Jean-François Gérard

Edith Dumont est arrivée devant Queen’s Park dans une calèche, escortée par de nombreux cavaliers. Des marches extérieures jusqu’à son serment au cœur de l’Assemblée législative, en suivant le rituel protocolaire, la Franco-Ontarienne est devenue la nouvelle lieutenante-gouverneure de l’Ontario le mardi 14 novembre. Il s’agit de la 30e personne à exercer cette fonction, la quatrième femme et la première francophone. « Elle marque l’Histoire », a salué le premier ministre de l’Ontario Doug Ford.

Les lieutenants-gouverneurs représentent le Roi du Canada dans leurs provinces canadiennes respectives. Ils remplissent les fonctions de la Couronne et sont responsables notamment d’accorder la sanction royale aux lois provinciales. Il s’agit d’un poste principalement symbolique. Cette fonction implique aussi la remise de distinctions et des participations à l’occasion d’événements publics.

Devant l’Assemblée, Doug Ford a salué « une championne pour la communauté francophone ici en Ontario et à travers le Canada ». Edith Dumont œuvre dans le domaine de l’éducation depuis plus de 30 ans. Elle a été la première femme à diriger le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario. Depuis trois ans, elle occupait les fonctions de vice-rectrice à l’Université de l’Ontario français (UOF) à Toronto.

« Je n’ai jamais imaginé devenir lieutenante-gouverneure, mais je n’ai pas anticipé non plus de suivre une carrière dans l’éducation », retrace-t-elle.

Dans son discours, en anglais avec quelques phrases en français, elle est revenue sur sa naissance à Valleyfield au Québec, puis à Vankleek Hill dans l’est de l’Ontario. Son parcours l’a menée au Nunavut et dans un village du Rwanda où elle est « tombée amoureuse de l’éducation ». « Pour moi, c’était la clé pour créer et enrichir nos communautés, inspirer nos futurs et cultiver le sens de l’émerveillement et de curiosité, pour nous aider à surmonter les plus grands défis. »

Dans ses fonctions, elle compte « assumer notre différence culturelle et linguistique » qui est un « un atout économique et notre signature identitaire ». « C’est fièrement que j’en ferai la promotion », assure-t-elle. Elle a, sans surprise, insisté sur le rôle de l’école, « lieu du vivre-ensemble et de l’échange d’idées » et de la transmission des savoirs entre générations.

Elle appelle à créer des espaces de dialogue pour évoquer le futur « avec un espoir contagieux ». Le mandat d’un lieutenant-gouverneur est généralement de cinq ans.

Photo (Jean-François Gérard) : Edith Dumont devant Queen’s Park pour l’interprétation du God Save the King et de l’hymne canadien.