Les acteurs en santé de Hamilton et du Niagara avancent main dans la main pour mieux répondre aux intérêts de l’enfant. C’est le message qu’ils ont fait passer le vendredi 26 mai, à
Hamilton, en réaffirmant leur engagement à améliorer l’accès à leurs prestations en langue française, dans un secteur particulièrement sensible.
Signé avec trois organismes et renforcé par une entente de services avec six partenaires, un protocole prévoit notamment la création d’équipes pluridisciplinaires francophones ainsi qu’un partage de ressources accru pour informer et guider les familles. Les deux sociétés d’aide à l’enfance de Hamilton et le Centre communautaire de santé Hamilton-Niagara unissent leurs forces pour offrir un éventail de services en français tels qu’une ligne d’aide téléphonique bilingue (1-855-550-3571), un site internet, des brochures, des interventions dans les écoles, la mise à disposition de travailleurs dédiés à la protection de l’enfant et une collaboration intensifiée avec les Services à la famille et à l’enfance de Niagara (FACS).
En première ligne dans la protection de l’enfance, cet organisme intervient directement, sur signalement, sans mandat au sein des familles lorsqu’un enfant est susceptible d’être victime de mauvais traitements ou de négligence. L’enfant est cependant retiré de son foyer seulement s’il existe un risque immédiat ou extrême pour sa santé et sa sécurité, et si tous les autres types d’intervention pour le protéger ont été épuisés.
Cette intervention peut être vécue difficilement par les familles nouvellement arrivées et dont la culture ignore ces pratiques. « Nous avons un rôle important à jouer en matière de sensibilisation auprès des nouveaux arrivants, explique France Vaillancourt, directrice générale adjointe du Centre de santé communautaire. Proposer des services en français est vital dans ce cas-là. Bonaventure Otshudi, directeur des services établissement et adaptation au sein du même organisme confirme : « Les familles ont souvent une perception faussée. Elles pensent qu’on vient pour enlever leur enfant. On les rassure et surtout on démystifie le travail des services de protection à l’enfance qui sont là pour aider et non pour punir. »
L’apport de services en français est donc capital pour véhiculer la bonne information et apporter une écoute. « Nos agences s’engagent à offrir les meilleurs services possibles aux enfants et aux familles dans nos communautés. Cela inclut les services à la communauté francophone », affirme Rocco Gizzarelli, directeur général de la Société d’aide à l’enfance catholique de Hamilton.
Une action saluée et soutenue par François Boileau. Dans son intervention, le commissaire aux services en français de l’Ontario a souligné les « progrès réalisés dans la prise en compte (obligatoire) des services en français pour créer un environnement sécuritaire autour de l’enfant qui a, plus que les autres, besoin de s’exprimer dans sa langue dans de telles circonstances ». Les partenariats tissés entre les différents organismes de Hamilton et du Niagara sont, selon lui, un excellent modèle qui devrait s’exporter dans d’autres régions pour étoffer les services en français.

Photos : Les représentants du Centre communautaire de santé Hamilton-Niagara s’appuient sur le partenariat pour développer l’offre de services en français.
Le commissaire aux services en français, Me François Boileau.