Le vendredi 9 novembre, alors que se concluait la Semaine nationale de l’immigration francophone, le point de service de Hamilton du Centre de santé communautaire (CSCHN) accueillait une trentaine de participants à un atelier portant sur les défis rencontrés par les nouveaux arrivants. Il s’agissait pour ces derniers de faire part de leurs expériences en ce qui touche à leur intégration à la société canadienne, et plus particulièrement à Hamilton.
« Pendant toute l’année, nous passons beaucoup de temps à faire des présentations. Cette activité est une des rares où nous aurons des rétroactions », a expliqué Innocent Tchigio, un des intervenants responsables de la conduite de l’atelier. En effet, les participants allaient avoir l’occasion, entre autres choses, de commenter les services qui leurs sont destinés et de faire quelques suggestions pour aider ceux qui à leur tour font face au système d’immigration et d’établissement. Après une activité brise-glace au cours de laquelle les participants ont noué des liens les uns avec les autres, l’équipe animatrice de l’atelier, qui outre M. Tchigio comprenait Magaly Duarte et Fatoumata Sankhon, a invité l’assistance à se partager en équipes pour entamer une réflexion sur le sujet du jour.
À chaque table, les participants ont donc discuté des problèmes qui se sont posés à toutes les étapes de leur établissement. Ces défis étaient notés sur de grandes feuilles : accès limité au logement, difficulté à faire reconnaître ses diplômes et expériences professionnelles, perte du statut social lié à son pays d’origine, adaptation parfois pénible à un autre mode de vie, problèmes de langue, etc.
Puis, chaque équipe a désigné deux représentants pour dévoiler aux autres les commentaires mis par écrit. Une discussion s’ensuivait alors entre les participants pour trouver des solutions : faire du bénévolat afin de gagner une expérience canadienne, apprendre l’anglais, suivre des ateliers sur des thématiques utiles à l’intégration, etc.
Quelques membres de l’assistance ont ensuite offert leur témoignage sur ce qu’a représenté pour eux l’immigration et tout ce qui a suivi. La complexité des procédures et le caractère paperassier des démarches sont des constats faits par plusieurs. L’impact sur les relations familiales, la nécessité de recommencer à zéro, la pression vécue, etc. : à entendre ces histoires personnelles, quiconque pouvait réaliser à quel point l’immigration est tout sauf une partie de plaisir. Ces témoignages, parfois comiques, parfois émouvants, ont également été l’occasion pour ces nouveaux arrivants de remercier le CSCHN pour son soutien.
Le directeur des services d’établissement du CSCHN n’était pas peu fier de cette attention à l’endroit de l’organisme : « Ça me fait chaud au coeur de voir que le travail que l’on fait ici, qui est un travail difficile, donne au final des résultats, a confié Bonaventure Otshudi. C’est la clé de l’intégration : avoir la bonne information ».
Avoir en main la bonne information n’est pas moins important pour cet organisme que tant d’immigrants francophones de la région rencontrent sur leur chemin. Le CSCHN, avec cet atelier, a ainsi pu prendre le pouls de sa clientèle.
PHOTO: Deux représentants par équipe étaient désignés pour partager les réflexions collectives.