À l’occasion du Jour de la Terre, les bénévoles de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo(AFKW) se sont mobilisés le dimanche 29 avril pour nettoyer les alentours du lac Silver, dans le parc Waterloo.

Emballages plastiques, bouteilles de verre brisées, débris métalliques… Lorsque l’on regarde les sacs remplis par les volontaires, on se dit que ce n’est pas un jour par an qu’il faudrait consacrer à la planète, mais bien toute l’année.

« Il faut bien commencer quelque part », convient la coordinatrice du groupe, Isabelle Hachette. Si elle porte un regard critique sur l’attitude des gens à l’égard de leur environnement, cette humanitaire et défenseuse de l’agro-écologie est convaincue que ce sont les petits ruisseaux qui forment les grandes rivières. « C’est impensable que les gens prennent aussi peu soin de leur planète, y compris de leur environnement proche, déplore-t-elle. Ceux qui fréquentent le parc sont pour la majorité des riverains et aucun ne prend part à cette journée. Ils nous regardent et parfois viennent nous féliciter, comme si ce combat les concernait de loin. »

Si la pluie a contraint l’AFKW à décaler d’une semaine cette action environnementale célébrée partout dans le monde le 22 avril, elle n’a pas entamé la conviction des volontaires. Bien chaussé, armé de sacs et de gants, le petit groupe francophone composé de sept adultes et trois enfants venus de Waterloo, Kitchener et Cambridge est allé de découverte en découverte, ramassant le moindre débris et prenant garde à ne pas se blesser.

Isabelle Hachette regrette le peu de moyens accordés aux mairies pour développer des politiques environnementales ambitieuses. L’état du lac Silver illustre bien son propos. Selon elle, « l’étang est saturé de matières plastiques et pas seulement en surface. Il y a les déchets que l’on voit flotter mais aussi tous ceux que l’on ne voit pas, ingérés par les poissons et contaminant l’eau, les sols ».

Au-delà de l’engagement local, Mme Hachette estime que le gouvernement canadien devrait aussi montrer l’exemple, notamment en s’engageant plus activement dans le respect de l’accord de Paris sur le climat. « Cela donnerait une impulsion, un encouragement au niveau local, pense-t-elle. On a du mal à susciter l’intérêt des gens. Il faut penser différemment, exercer une pression sur les décideurs publics et créer des liens avec le secteur privé pour convaincre de nouveaux partenaires et ainsi sensibiliser plus de gens, notamment à l’usage de l’eau qui est gaspillée. »

Ce modeste geste pour la planète aura permis de resserrer les liens entre francophones de la région, autour d’une cause commune, que chaque participant entend défendre pour les générations futures.

Photos (Courtoisie AFKW) : le groupe de bénévoles de l’AFKW près du Gazebo Ouest, au parc Waterloo (en couverture) et quelques déchets retrouvés qui attestent de la pollution du lac Silver.