Vous rappelez-vous la dernière fois que vous avez été à une consultation médicale dans un hôpital, une clinique ou un centre de santé? J’imagine que oui. Vous connaissez sans doute le nom du médecin qui vous a ausculté ou soigné. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Mais, connaissez-vous le nom de l’infirmière qui s’est occupée de vous?

C’est pour saluer le travail de ces femmes… et de ses hommes aussi que le 12 mai a été proclamé Journée internationale de l’infirmière. Cette date correspond à l’anniversaire de naissance de celle qui est considérée à ce jour comme la fondatrice moderne du métier d’infirmière ou infirmier, la Britannique Florence Nightingale. 

Le Canada, un des pays à avoir un système de santé enviable, est allé plus loin en instaurant une Semaine nationale des soins infirmiers du 9 au 15 mai qui a pour thème cette année « Le personnel infirmier : toujours à vos côtés ». 

Derrière les célébrations, les terminologies et les discours politiques, il y a des femmes et des hommes dont le travail n’est pas de tout repos pour, aux côtés d’autres professionnels de la santé, soulager et guérir les malades dans un professionnalisme qui n’arrête pas d’évoluer. 

Au site de Welland du Centre de santé communautaire Hamilton/Niagara, elles sont trois infirmières venues de divers horizons à l’image non seulement du Canada, mais également de la francophonie. Le point commun entre ces femmes, c’est, certes, leur métier d’infirmière, mais également leur jeunesse et leur dévouement sans failles. 

Caroline Bibawi est l’une d’elles. Elle détient un baccalauréat en sciences infirmières obtenu en 2002, à l’Université d’Ottawa. Avant d’arriver au Centre de santé en août 2015, elle travaillait à l’hôpital Montfort, à Ottawa. De ses années d’apprentissage des rouages du métier à Montfort, elle garde de nombreux souvenirs agréables comme cette prévention d’un cas de suicide. Mme Bibawi se souvient encore de cette visite à domicile où elle a trouvé son client décédé à la suite d’une vague de chaleur. Qu’à cela ne tienne, celle qui est sur le point de se marier est d’avis qu’il faut une bonne dose de communication, de compassion et de persévérance pour aller loin dans cette profession qui demande une disponibilité 24 h sur 24 h.

Pour sa part, Patricia Fernandez Sosa travaille au Centre de santé depuis 2014. Originaire d’Amérique latine, elle est diplômée de la Faculté des sciences infirmières de l’INSADE en Uruguay en 2001. Et c’est dans son pays d’origine, l’Uruguay, qu’elle commence sa profession. De cette expérience, elle garde bien des souvenirs tel un simple « merci » de la part d’un patient à qui on a donné le temps de pleurer son père. À son arrivée au Canada, il lui a fallu faire l’équivalence de son diplôme, passer des tests de langues ainsi que l’examen de l’Ontario avant de pouvoir exercer légalement son métier. Un parcours de combattant qu’elle est fière d’avoir franchi. 

Épouse et mère d’un enfant, l’infirmière connaît les défis d’être une mère monoparentale car son mari ne l’a pas encore rejoint. Elle est partagée entre son travail et son enfant pour lequel elle reste reconnaissante au service de garde. « Ce n’est pas facile d’être une mère qui travaille. Infirmière ou pas. Il faut beaucoup d’organisation pour chaque tâche pour s’en sortir », avoue-t-elle.

Rose Marcelle Philippe exerce son métier depuis neuf ans, après avoir décroché un baccalauréat en sciences infirmières à l’Université du Québec en Outaouais. D’origine haïtienne, elle est également mère et épouse pour qui les qualités d’une bonne infirmière sont l’altruisme, l’empathie et la discipline. 

De son métier dont elle parle avec dynamisme, rappelant au passage sa joie chaque fois qu’une vie est sauvée ou sa tristesse face à un acte d’ingratitude de certains patients. Tout en saluant la franche collaboration avec les médecins, Rose constate que « dans le passé, l’infirmière n’était que l’assistante du médecin, aujourd’hui, elle peut prendre des décisions ». 

L’invitation est faite à tous les clients d’apprécier, chaque fois que l’occasion se présente, le travail de ces héroïnes de l’ombre.

Photo: Les trois infirmières du Centre de santé. De gauche à droite : Patricia Fernandez Sosa, Caroline Bibawi et Rose Marcelle Philippe.