Carrefour International lance ce mois-ci sa campagne de sensibilisation intitulée Ensemble pour l’égalité des genres. Cet organisme de coopération internationale œuvre à faire avancer l’égalité pour les femmes et les filles, et éliminer la pauvreté dans certains pays d’Afrique. Son but est de contribuer à la création d’un monde durable et plus équitable en mobilisant et en autonomisant les personnes, les organisations et les communautés par le partage des connaissances, la solidarité et l’action collective.
« Chaque année, nous travaillons avec des centaines de bénévoles dans les pays du Nord et du Sud de l’Afrique qui mettent leur expertise à contribution pour surmonter la pauvreté et les inégalités. Nous investissons dans des partenaires locaux qui sont les mieux placés pour répondre aux besoins de leurs communautés. Avec eux, nous pilotons des approches innovantes visant à réduire la violence faite aux femmes et aux filles et à promouvoir leurs droits », explique la directrice générale de Carrefour International, Heather Shapter.
Historique
À la fin des années 1950, un groupe de personnes motivées se rencontraient dans le sous-sol d’une maison pour parler de développement international et des actions qu’elles pourraient accomplir.
Inspiré par la pensée d’un pasteur américain noir, le révérend James Robinson, ce groupe a finalement créé Carrefour International (CI) qui allait permettre à des milliers de personnes de pays en voie de développement et du Canada de faire cause commune pour créer un monde juste et durable.
Tout au long de son histoire, CI a su évoluer pour répondre aux urgences du moment en développant des programmes de coopération volontaire innovants et capables d’apporter un changement durable. Plus de 9000 bénévoles canadiens et du Sud ont pris part à des mandats de l’organisme.
Mais comment éliminer la pauvreté dans ces pays sous-alimentés, sous-éduqués et sous-financés? « Nous sommes une petite organisation mais nous avons beaucoup évolué. Nous étions présents auparavant dans 42 pays et nous avons décidé de concentrer nos efforts dans 9 pays d’Afrique pour vraiment faire une différence pour les filles et les femmes africaines. C’est en solidifiant la capacité de nos partenaires sur le terrain en Afrique que nous avons un impact significatif », insiste Mme Shapter.
Sur le site de l’organisme, il est indiqué que 255 parajuristes bénévoles ghanéens ont été formés sur les notions élémentaires de droit et aident maintenant les membres de leur communauté à accéder à la justice.
« C’est un modèle de partenariat bénévole. Nous trouvons des personnes qualifiées pour éduquer et former d’autres Africains, ainsi qu’aider la population à accéder à la justice et au respect de leurs droits. Ainsi, nous gardons nos dépenses de fonctionnement beaucoup moins élevées et le résultat est extraordinaire.
« La majorité de nos fonds proviennent du gouvernement fédéral, une partie du gouvernement québécois et 10 % de nos fonds sont des dons privés. Notre modèle de bénévolat permet de garder nos coûts raisonnables. Seulement 12 % de nos fonds sont utilisés pour l’administration et 88 % vont directement aux projets d’aide en Afrique », ajoute la directrice générale.
Exemple de réussite
Pour mieux comprendre le travail que fait CI, voici l’histoire de Selemani Bishagazi, un homme qui a changé les choses dans sa communauté avec un projet de modèle d’agriculture innovant qui a permis de réduire les mutilations génitales féminines (MGF).
À la tête du Centre d’apprentissage de Kipunguni, un des 25 centres que le partenaire local de CI a créé pour donner aux communautés les outils nécessaires pour changer leur vie, Selemani lutte pour mettre fin aux MGF. Il a compris que ce n’était pas seulement une question de droits de la femme, mais aussi une question économique.
Afin de mettre fin à ce cycle de violence visant trop de filles dans sa communauté, il a voulu mettre en place de nouvelles activités qui permettraient aux femmes qui tirent un profit financier des MGF de disposer d’une nouvelle façon durable de gagner leur vie.
CI a aidé Selemani à explorer une nouvelle manière de pratiquer l’agriculture au moyen d’un échange Sud-Sud avec La Colombe, le partenaire local de CI au Togo. Sur place, il a étudié leur modèle étagé novateur sur de très petites surfaces cultivables, destiné à diversifier la production et à faire augmenter les rendements. Par exemple, les déjections des lapins alimentent les étangs à poissons, et l’eau enrichie en nutriments de ces étangs est utilisée pour arroser le potager.
De retour en Tanzanie, Selemani a formé sa communauté et celle-ci a réussi à adapter le modèle togolais à ses jardins maraîchers. La nouvelle méthode de production a amélioré la quantité et la qualité des légumes cultivés, si bien que la production est aujourd’hui suffisante pour leur propre consommation et pour être mise en vente.
Afin de pouvoir participer à ce projet offrant un revenu durable, les familles comme les praticiennes ont dû s’engager à cesser de pratiquer les MGF. Un grand nombre de femmes qui bénéficiaient financièrement de ces mutilations ont arrêté de collaborer à ces pratiques, ont acquis de nouvelles compétences et sont devenues productrices, gagnant maintenant leur vie grâce à l’agriculture.
En conclusion, CI améliore la situation de nombreuses femmes et filles africaines et, selon sa directrice générale, l’objectif restera de réaliser des objectifs durables d’ici 2030 avec l’aide de ses partenaires, bénévoles et de la générosité du public. Pour participer à l’effort de Carrefour International ou pour plus de renseignements sur cette campagne de sensibilisation, consultez le site www.cintl.org.
PHOTO (photo: courtoisie)