Jouer au bingo, à Trivia ou même se faire de nouveaux amis dans le confort de son salon est désormais possible pour les aînés de Cambridge. Dans le but de contrer la solitude et l’isolement chez les francophones de l’âge d’or, la ville a lancé en octobre le Programme sans murs, version française de Seniors Without Walls (WOW).
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Ericka Muzzo — Initiative de journalisme local
Pour participer, les aînés n’ont besoin que d’un téléphone. La responsable organise l’appel-conférence, et durant un peu plus d’une demi-heure, les quatre ou cinq participants peuvent parler de comment ils se sentent, prendre des nouvelles les uns des autres, et discuter de thèmes qui les concernent.
«Ils peuvent même rester en pyjama! lance à la blague Jessica Savoie-Hvorup, travailleuse de soutien francophone à la ville de Cambridge. C’est idéal pour ceux qui ont des problèmes de mobilité, de santé ou de transport. Ça leur permet de socialiser et de développer des liens, comme ce sont généralement les mêmes personnes d’une fois à l’autre.»
C’est aussi une manière de prendre soin de leur santé en discutant de sommeil, d’alimentation, des petits pépins du quotidien. Il n’est pas exclu que, dans le futur, des spécialistes participent à l’appel conférence pour aider les aînés à bien prendre soin d’eux-mêmes.
Jaser en français
Le programme WOW vient complémenter la programmation pour aînés de Cambridge, qui leur propose, depuis janvier 2018, des activités en français, chaque mardi et jeudi. La travailleuse de soutien se rend également chez les personnes âgées pour les aider à identifier les programmes qui pourraient les intéresser.
«Je me suis aperçue qu’à chaque fois, on parlait pendant une ou deux heures, parce qu’ils ont le goût de jaser en français! Les appels-conférence leur donnent un sens de communauté», observe-t-elle.
La plus grande difficulté à l’heure actuelle est de faire connaître le programme. Pour le moment, c’est Jessica Savoie-Hvorup qui demande aux aînés s’ils veulent s’inscrire, mais elle espère qu’éventuellement ils viendront eux-mêmes vers elle.
Dans l’idéal, les conversations réuniraient un maximum de huit participants. «On pourrait avoir des rencontres téléphoniques deux fois par mois, comme c’est le cas du côté anglophone. Pour le moment on en a eu trois depuis le lancement, parce que c’est difficile de recruter; il faut que les gens sachent que ça existe», expose la travailleuse de soutien.
Services aux francophones
Originaire du Nouveau-Brunswick, Jessica Savoie-Hvorup se réjouit de voir la ville de Cambridge bonifier son offre d’activités pour les francophones de la région. «Je suis arrivée ici il y a 20 ans, et comme plusieurs francophones, j’ai commencé à travailler du côté anglophone parce qu’il n’y avait rien en français. Je suis contente de pouvoir enfin vivre dans ma langue maternelle», assure-t-elle.
En plus de la programmation pour aînés, la ville organise des activités familiales, en alternance à Waterloo, Guelph et Cambridge. «On essaye de s’assurer qu’il y ait quelque chose à chaque mois, donc on s’informe auprès du Centre communautaire francophone de Cambridge, et on comble les vides.»
Sur le site web de la ville, en anglais uniquement, les activités en français sont toutefois difficiles à trouver. Les intéressés au Programme sans murs peuvent contacter la responsable à savoiehvoruj@cambridge.ca ou au 519-740-4681, poste 4737.
PHOTO – Archives Le Régional : Une célébration automnale avait été organisée en octobre dernier pour promouvoir le programme.