Pour la septième édition de la Journée de la femme au Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC), une trentaine de dames et adolescentes avaient répondu à l’invitation de l’organisme le vendredi 3 mars.
C’est avec en sourdine la chanson Je ne regrette rien d’Édith Piaf que certaines d’entre elles ont commencé la première activité qui consistait à associer certains accomplissements aux femmes qui les avaient réalisés. Les questions étant indiquées sur une feuille qui leur était remise à leur arrivée.
Ainsi, si Marie Morin (première écrivaine née en Nouvelle-France) ou encore Émilie Tavernier-Gamelin (première à ouvrir à Montréal un refuge réservé aux femmes âgées et démunies) étaient inconnues pour la plupart des participantes, d’autres étaient plus familières, notamment la romancière Germaine Guèvremont et son Survenant (mais saviez-vous qu’elle était la cousine de Claude Henri Grignon, l’auteur d’Un homme et son péché?) et Jehanne Benoit et son Encyclopédie de la cuisine (qui compte aujourd’hui plusieurs éditions).
Pour les aider, de courtes notes biographiques sur une quarantaine de femmes et leurs exploits étaient affichés sur les murs de la salle communautaire et les participantes devaient lire les divers renseignements pour trouver les réponses aux questions posées. Un exercice qui a permis également de constater que des femmes ordinaires pouvaient accomplir des choses extraordinaires.
Puis, Louise Bell a rappelé les origines de la Journée de la femme qui remontent au 8 mars 1977. « Célébrons tous nos efforts et osons contester ce que nous trouvons injuste », a-t-elle mentionné dans sa présentation.
Ensuite, pour permettre aux participantes d’échanger sur la situation de la femme en 2017, Louise Kruithof et Linda Drouin avaient placé, sur chacune des tables, deux fiches liées au thème de la Journée, soit l’égalité des sexes. Chacun des groupes devait discuter des sujets présentés (politique, pauvreté, santé, travail, etc.) et partager ses réponses avec les autres femmes à la fin de la discussion. D’origine africaine, Marie-Rose Harungikimana a profité de l’occasion pour parler brièvement des rapports hommes-femmes dans son pays natal.
Après une courte pause, Mme Kruithof, ingénieure dans le domaine de construction, s’est adressée aux femmes. Elle, qui a passé sa vie professionnelle dans un monde d’hommes, a raconté une foule d’anecdotes qui incitaient à la réflexion. Cependant, « en faisant des choses différentes, on devient un modèle », explique-t-elle. C’est ainsi que pour son fils de 5 ans à l’époque, le métier d’ingénieur était devenu une « job de femmes ».
En dépit du fait que beaucoup de chemin a été parcouru pour atteindre l’égalité des sexes, notamment dans le monde du travail, il en reste encore beaucoup à parcourir. « Faut vraiment s’y mettre pour atteindre l’égalité », dira-t-elle en conclusion.
En fin de soirée, les femmes ont été invitées à compléter la phrase suivante : Je suis fière de moi parce que… Chacune avait ses raisons pour lesquelles elle était fière d’elle. Qu’il s’agisse d’un voyage seule à l’autre bout du pays, de parler à son chien en français, de conquérir une maladie grave, de combattre la discrimination, de jouer au soccer de façon professionnelle, d’avoir une belle famille, etc., les femmes étaient surtout fières de s’affirmer et de faire valoir leurs accomplissements.
Bien qu’il reste encore maintes choses à changer pour atteindre l’égalité, les femmes s’accordaient pour dire que les changements doivent se faire petit à petit et dans le respect. Peut-être que l’égalité des sexes dans le monde du travail ne sera pas chose faite en 2030 comme le souhaite l’ONU, mais les femmes se rapprocheront certainement de cet objectif.
Le 8 mars est certes un pas pour converger vers l’égalité des sexes, une journée pour faire un bilan et se réjouir de tout le chemin parcouru.