Dans la vie d’un organisme, quatre années peuvent constituer un court laps de temps. Après la fondation vient la promotion, la recherche de bénévoles, les premières tentatives pour rassembler des participants à l’occasion d’activités, etc. Quatre ans, c’est l’âge qu’a l’Espace francophone de Halton qui tenait le jeudi 9 mai son assemblée générale annuelle (AGA).
Le rapport de Dominique Janssens, président, a permis de passer en revue les initiatives de l’organisme au cours de la dernière année : parachèvement de l’annuaire régional des services en français, participation à titre de juges à un concours d’art oratoire rassemblant des élèves en immersion, organisation d’une première fête de la Saint-Jean-Baptiste, participation au congrès de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario et aux manifestations du 1er décembre, etc.
Au plan financier, l’organisme vit avec peu mais se débrouille. À ce chapitre, une bonne nouvelle, trop récente pour être au rapport financier, a été livrée à l’assistance : Patrimoine canadien a accordé une subvention pour la Saint-Jean-Baptiste de cette année.
Des amendements aux statuts et règlements ont aussi été adoptés. En ce qui touche à l’accession à la membriété, il a été décidé d’abroger l’obligation de résider ou de travailler dans la région de Halton. L’objectif visé est d’inclure ceux qui résident à l’extérieur mais à la frontière de cette région de même que les étudiants qui n’y résident pas non plus officiellement. Autre changement : les étudiants inscrits à une institution d’enseignement postsecondaire bénéficieront d’une réduction de leur cotisation.
Des élections figuraient à l’ordre du jour. L’Espace francophone de Halton sera, pour l’année 2019-2020, entre les mains de Dominique Janssens, Pierre Dick, Didier Koffi, Arwinder Kaur, Shelly Howe, Francine Vachon et Jean-Claude Ngansso.
L’organisme avait également invité à cette soirée Karine Therrien, enseignante à l’École secondaire catholique Sainte-Trinité de Oakville. Ce n’est cependant pas pour relater ses exploits en classe que Mme Therrien a offert une présentation mais plutôt pour évoquer les leçons à tirer de ses aventures en haute mer. En effet, l’année dernière, par l’entremise d’eXXpedition, un organisme qui se consacre à la sensibilisation à la pollution, elle a passé trois semaines à bord d’un voilier avec 13 autres femmes dans le but de documenter la présence de déchets de plastique dans l’océan Pacifique.
Ayant une formation scientifique et une expérience de navigation, Karine Therrien était enthousiaste à l’idée de joindre les rangs de cette équipe multidisciplinaire qui a navigué d’Honolulu, à Hawaï, à Vancouver en Colombie-Britannique. Ce trajet n’avait pas été décidé au hasard : il permettait de traverser une région où les courants marins concentrent une grande quantité de microplastique, c’est-à-dire de petites particules issues de la dégradation, par les radiations solaires, des objets en plastique flottant sur l’eau.
Mme Therrien a évoqué les techniques d’échantillonnage qui permettaient de constater la quantité effarante de plastique qui se trouve dans l’océan. Cette pollution a une incidence non seulement sur la vie sauvage mais aussi, ce qui est de mieux en mieux documenté, sur l’espèce humaine. Un relevé visuel était également fait des gros déchets qui flottaient autour du bateau : chaise, panier, sandale, bouteille, etc.
Ce n’était pas la première fois que Karine Therrien offrait cette conférence et, chaque fois, elle espère avoir un impact sur son auditoire. Le plastique est un des pires polluants et il y a de quoi réfléchir lorsque l’on sait que 50 % des produits fabriqués avec cette matière ne sont utilisés en moyenne que pendant 12 minutes et que 91 % du plastique consommé dans le monde n’est pas recyclé.
De l’adoption des documents présentés à l’AGA à l’apprentissage d’astuces pour réduire la consommation de plastique, les membres de l’Espace francophone de Halton ont eu droit à une soirée bien remplie.
PHOTO: Karine Therrien a initié l’auditoire au problème grandissant de la pollution marine.