Le FrancoFEST de Hamilton, rendez-vous estival de la francophonie locale, offrait cette année une programmation virtuelle sur cinq jours pour mettre en évidence les arts et la musique en français. Du 18 au 22 juin, le Centre francophone de Hamilton présentait plusieurs activités originales, dont des concerts en direct sur Facebook et YouTube de Stef Paquette et Kelly Bado.

Aussi, le Centre de l’identité et de la culture africaine présentait un atelier, et l’Espace francophone de Halton proposait sa soirée de la Saint-Jean avec un atelier de cuisine et un concert en direct. Des ateliers de yoga, de salsa et d’art étaient également au programme. Cette année, les organisateurs ont aussi inclus un spectacle de célébration de la Journée nationale des peuples autochtones, le 21 juin.

Animé par Stef Paquette, FrancoFEST recevait de la région d’Ottawa sur Facebook Live Makhena Guérin, artiste Anichinabée-Crie et danseuse de cerceaux, une danse très ancienne qui était aussi utilisée comme médecine chez les Autochtones.

Comme l’expliquait Mme Guérin, « la danse du cerceau est caractéristique de nombreuses cultures des Premières Nations. Elle se présente sous la forme d’une chorégraphie et fait partie des nombreuses danses de pow-wow ».

La danse des cerceaux est habituellement pratiquée en solo et peut être exécutée pour une démonstration, ou dans le cadre d’une compétition ou d’un festival. Alors qu’il danse sans s’arrêter, d’un pas s’accordant au rythme de la musique, le danseur exécute des mouvements et des formes avec des cerceaux, racontant ainsi une histoire.

Les transitions entre ses positions doivent être rapides et fluides, et peuvent contenir des manipulations agiles des cerceaux. Il peut utiliser un seul cerceau, comme il peut en utiliser plusieurs dizaines.

Les symboles représentés pendant la danse réfèrent souvent à la nature et aux animaux, et le cerceau lui-même est le symbole du cercle, très présent dans la culture amérindienne, qui représente le cycle de la vie.

Dans la tradition orale amérindienne, certains attribuent l’origine de cette danse à la nation Anishinaabe, alors que d’autres l’attribuent à la nation Pueblo.

Le soir du 21 juin, il faisait 40 degrés Celsius à Ottawa, alors Mme Guérin a dû effectuer sa prestation de danse à l’intérieur de son appartement, ce qui n’est pas évident. Mais elle a réussi à faire la démonstration de deux danses avec les cerceaux, une traditionnelle et l’autre plus contemporaine. Mais avant de danser, elle a interprété une chanson de la femme forte, chanson traditionnelle de guérison, s’accompagnant d’un tambour.

« Les cerceaux sont personnalisés pour le danseur, explique-t-elle, ils sont fabriqués à la longueur du bras de celui-ci. Étant fabriqué par le danseur, il prend toute son énergie. La danse du tambour traditionnelle est dansée sous le rythme du tambour et c’est très important de bouger les pieds. »

Makhena Guérin a démontré avec beaucoup d’énergie son talent avec les cerceaux et sa passion pour son art. Les nombreux participants à cette activité en ligne ont beaucoup apprécié cette initiative qui a permis de souligner la culture et les arts autochtones. Plus de 1300 personnes ont vu la vidéo de cette activité.

Selon les organisateurs, le FrancoFEST a atteint 23 000 personnes avec sa page Facebook durant les cinq jours d’activités, et il y a eu 1300 visiteurs sur son site Web. La vidéo des spectacles de la soirée d’ouverture a été vue 5500 fois. Bref, un franc succès!

PHOTO – Stef Paquette et Makhena Guérin