Le lundi 8 mars, le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN) soulignait la Journée internationale de la femme par un rassemblement en ligne. L’activité s’est pour l’essentiel articulée autour d’échanges divers entre les participantes mais, avant d’en arriver là, l’organisme a donné la parole à son invitée d’honneur : Émilie Crakondji.

Directrice générale du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, un organisme basé à London et dont le territoire d’intervention est adjacent à celui du CSCHN, Mme Crakondji était à l’image du thème de la soirée : « Femmes inspirantes autour du globe ».

Originaire de la République centrafricaine, elle a raconté être issue d’une famille polygame, une pratique qui demeure courante dans bon nombre de pays africains. Son père ayant épousé cinq femmes, Émilie Crakondji a passé sa jeunesse entourée de deux douzaines de frères et soeurs. Les premières années de sa vie n’en furent pas moins heureuses mais l’ont aussi amenée à se questionner sur sa condition.

Réalisant qu’elle ne voulait pas d’une vie semblable à celle de sa mère, émigrer et étudier se sont imposés comme des nécessité pour avancer dans la vie. Après quelques années passées au Québec, elle s’est fixée à London où elle a commencé à s’impliquer au sein d’un comité de femmes francophones. Mme Crakondji a raconté avoir eu un choc en lisant les documents préparatoires à une conférence sur la condition féminine : elle n’avait jamais pleinement réalisé, jusque-là, que la violence faite aux femmes constituait une problématique importante dans la société canadienne.

De fil en aiguille, son engagement pour cette cause s’est renforci et, un jour, Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF) lui a confié le mandat de développer un centre pour femmes francophones à London. Mme Crakondji n’avait que quelques mois pour venir à bout de cette tâche, un défi qu’elle est parvenue à relever et qui l’a incité à poser sa candidature au poste de directrice générale.

C’est cette fonction qu’elle occupe depuis bientôt 15 ans au Carrefour des femmes, un organisme qu’elle a vu non seulement naître mais grandir puisqu’il est maintenant une référence pour les gouvernements lorsqu’il est question de ce qui touche aux femmes francophones en milieu minoritaire.

« Souvent, on sous-estime nos capacités. On a des capacités intrinsèques que l’on ignore ou que l’on met de côté par peur de l’échec et des qu’en-dira-t-on », a commenté Émilie Crakondji en faisant le bilan de son cheminement. L’assistance a ensuite été invitée à échanger avec elle de choses et d’autres.

Un autre échange a suivi, cette fois entre des membres de la communauté. Johanne-Louise Giroux et Nancy Bedoya ont brisé la glace et lancé une conversation sur ce qu’est une femme inspirante en se basant sur leurs expériences respectives.

Vers la fin de la soirée un vidéo-hommage aux femmes travaillant au CSCHN a ensuite été diffusé. Pour conclure, le public a eu droit au retour d’une coutume bien ancrée dans les célébrations annuelles de la Journée de la femme offertes par l’organisme : de la musique festive et, par conséquent, une occasion de danser!