Les Jeux olympiques de Tokyo se dérouleront vraisemblablement sans spectateurs étrangers.
Le quotidien japonais Mainichi a mentionné le 3 mars dernier que la position d’exclure les spectateurs en provenance de l’étranger a été adoptée. Il cite plusieurs sources anonymes « impliquées dans les discussions ». De plus, la décision finale à ce sujet serait annoncée « d’ici la fin du mois ».
« Dans les circonstances actuelles, il est impossible de permettre l’accès aux spectateurs étrangers », a noté le quotidien, citant une source au sein du gouvernement.
« Si la situation est difficile, alors les contribuables japonais seront préoccupés, et c’est une situation que nous voulons absolument éviter », a évoqué la présidente du comité organisateur, Seiko Hashimoto.
Cette information a été diffusée à peine une heure avant que Hashimoto participe à une visioconférence « à cinq parties » en compagnie du Comité international olympique (CIO), du Comité international paralympique, du gouvernement métropolitain de Tokyo et du gouvernement central du Japon.
Le thème des spectateurs devait être au coeur des discussions, et le président du CIO Thomas Bach avait laissé entendre que « des choix difficiles » seraient faits lors de cette rencontre.
« Nous miserons sur l’essentiel, a confié Bach avant que la rencontre commence à huis clos. On parle des épreuves. C’est au coeur de nos préoccupations. En ce sens, il faudra peut-être revoir certaines de nos priorités. »
Les Jeux olympiques doivent commencer le 23 juillet. L’exclusion des spectateurs étrangers était pratiquement incontournable afin d’assurer la tenue des JO en pleine pandémie de coronavirus.
Les contribuables japonais se sont exprimés en majorité contre l’idée de présenter ces JO, et parmi les irritants principaux se trouvait la perspective que le virus soit propagé par des touristes venus de l’étranger pendant l’événement. L’autre étant l’explosion des coûts pour l’organisation de l’événement.
Les JO accueilleront environ 11 000 athlètes olympiques, 4400 athlètes paralympiques, des dizaines de milliers d’entraîneurs, d’arbitres, de commanditaires, de journalistes et de dignitaires.
Bach s’est dit optimiste en raison du nombre de comités olympiques nationaux qui ont encouragé leurs athlètes à recevoir le vaccin contre la COVID-19. Le CIO a rappelé qu’il encourageait les athlètes à le recevoir, sans toutefois les forcer.
Bach a ajouté qu’il espère « voir autant de participants que possible être vaccinés avant leur arrivée à Tokyo ».
Le plan serait d’isoler les athlètes au Village des athlètes, situé près de la baie de Tokyo. Ils entreraient dans une bulle dès leur arrivée en sol japonais, et la quitteraient uniquement à leur départ du pays.
Hashimoto a précisé qu’une décision sur la capacité d’accueil des installations sera prise d’ici la fin du mois d’avril. Elle a ajouté que la possibilité de tenir les épreuves à huis clos n’a pas été abordée.
« Nous devons regarder la situation dans son ensemble avant de prendre une décision sur la proportion des gradins qui pourront être remplis, a-t-elle dit. Nous croyons que les Japonais adhéreront aux mesures préconisées uniquement s’ils considèrent que la situation est sécuritaire. »
L’absence de spectateurs étrangers aura toutefois des répercussions financières. Le comité organisateur prévoyait prélever environ 800 millions $ à la billetterie. Ce manque à gagner pourrait devoir être épongé par diverses organisations gouvernementales.
On ignore également combien de spectateurs japonais seront admis aux installations olympiques, et ces quotas pourraient varier d’un stade à un autre – par exemple si les épreuves sont présentées en plein air ou en salle.
Ce seront les JO d’été les plus coûteux de l’histoire. Le coût officiel des JO de Tokyo est de 15,4 milliards $, mais deux enquêtes internes du gouvernement suggèrent plutôt que le coût des JO sera le double de ce montant.
Seiko Hashimoto, la nouvelle présidente du comité organisateur, a prévenu mardi que d’autres obstacles se dresseront sur sa route.
« Les principaux défis portent sur les mesures pour lutter contre la COVID-19, a-t-elle évoqué. Personne ne sait comment la situation évoluera cet été. »
SOURCE – Stephen Wade, The Associated Press