C’est alors que la Première Guerre mondiale faisait rage qu’est née la communauté francophone de Welland. Les 20 premières familles canadienne-française à s’établir dans la ville en 1917 étaient venues du Québec à l’invitation de l’entreprise Empire Cotton Mills qui avait besoin d’employés spécialisés dans le tissage. À l’époque, être Canadien français n’allait pas sans être catholique et, bien vite, ces familles ont eu besoin d’une paroisse bien à eux, d’autant plus que les prêtres de Welland étaient des unilingues anglophones. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que ne soit fondée l’institution francophone la mieux ancrée dans la région du Niagara : la paroisse du Sacré-Cœur.

C’était il y a près de 100 ans et la communauté catholique de langue française de Welland se prépare à célébrer cet anniversaire qui approche à grands pas. En fait, c’est une année de festivités qui marquera ce grand tournant et qui englobera deux dates symboliques : l’arrivée de Rosario Tanguay, premier prêtre attitré aux francophones de la ville, en octobre 1919 et la fondation officielle de la paroisse l’année suivante. Le gala d’ouverture du centenaire de la paroisse du Sacré-Cœur se tiendra le 19 octobre prochain et jusqu’en décembre 2020, les diverses activités qui rythmeront la vie paroissiale se coloreront des festivités entourant cet anniversaire.

Catholiques ou pas, les francophones de Welland ont aujourd’hui toutes les raisons de s’intéresser à ces célébrations historiques. La paroisse du Sacré-Cœur est, après tout, intimement liée à l’histoire de la francophonie locale : de nombreux organismes sont nés dans son giron, de nombreux couples s’y sont rencontrés, plusieurs activités socioculturelles se sont tenues et se tiennent toujours dans la salle paroissiale, etc. L’église a été l’âme de la communauté depuis ses origines et, en dépit de la baisse de l’assiduité aux sacrements, demeure un important symbole culturel pour les Franco-Ontariens de Welland.

Rendre hommage à cette institution ne laisse manifestement pas la communauté indifférente. Ainsi, le gala automnal fera salle comble : des 450 billets disponibles, 430 avaient déjà trouvé preneurs à la mi-septembre. Muriel Thibault-Gauthier, bien connue à Welland pour son engagement bénévole, est à la tête d’une équipe regroupant entre 50 et 75 personnes travaillant à son organisation. « J’aimerais remercier tous les gens qui, de près ou de loin, aide à faire du gala un succès mémorable et exceptionnel », commente Mme Thibault-Gauthier en mentionnant que cette journée promet d’être riche en émotions.

La programmation complète des fêtes du centenaire est toujours en préparation mais il est confirmé que la Saint-Jean-Baptiste en fera partie. D’autres activités sont à l’étude, tel un éventuel retour, en 2020, de « Noël en novembre » qui pendant plusieurs années avait fait la joie des petits et des grands.

C’est donc un rendez-vous pour les Franco-Ontariens de la ville et à plus forte raison pour les catholiques chez qui l’église est non pas seulement liée à l’histoire de leur communauté, mais aussi à leur histoire personnelle.

PHOTO : L’église du Sacré-Cœur