Au quotidien, la plupart de ceux qui évoluent dans le milieu francophone auraient pu penser que c’était déjà fait, tant cette jeune table de concertation menait ses activités avec l’efficacité de celles ayant été créées bien avant elle. Or, jusqu’à présent, ce n’était pas le cas : la Table Waterloo-Wellington-Guelph (WWG) n’avait jamais eu de lancement officiel destiné à la faire connaître en bonne et due forme à la communauté, à ses partenaires et aux décideurs politiques. Le jeudi 28 mars, cette lacune a été corrigée lors d’un « 6 à 8 » qui s’est tenu dans la rotonde de l’hôtel de ville de Kitchener.

Les membres de la Table WWG planifiait cet événement depuis longtemps avec en tête de le coupler à une promotion du projet « Communauté accueillante » destiné aux professionnels de la santé. Cet autre volet de la soirée a aussi eu lieu et, comme prévu, plusieurs représentants de fournisseurs de services de santé et autres organismes liés à ce domaine se sont mêlés à l’assistance pendant le réseautage qui a précédé la portion plus formelle de l’activité.

Les coprésidentes de la table, Julie Léger, de l’ACFO, et Nabila Sissaoui, du Réseau de l’immigration, se sont d’abord adressé à l’assistance avant de céder la parole à Nancy Larivière, du Réseau franco-santé du Sud de l’Ontario. C’est cet organisme qui promeut le projet « Communauté accueillante », qui consiste à attirer et retenir dans la région les travailleurs de la santé et du bien-être francophones ou bilingues. Les jeunes d’ici, partis étudier ailleurs mais qui pourraient revenir une fois leur formation complétée, les professionnels cherchant une localité où offrir leurs services, les spécialistes de tous domaines qui parlent français mais ne savent pas qu’il y a dans leur ville une clientèle francophone, etc. : voilà autant de groupes à rejoindre pour augmenter et améliorer les services de santé en français.

Mme Larivière a insisté sur la notion de « capital social » pour expliquer la démarche caractérisant le projet : « Ce n’est pas la grosseur d’une communauté mais le réseautage, la quantité de liens qui se fait ». L’objectif est de créer un milieu dans lequel les professionnels de la santé se sentent épaulés et sont en mesure de se rendre compte que leur connaissance du français fait une différence auprès de la population.

Les organisateurs de la soirée avaient aussi invité les politiciens locaux. Le maire de Kitchener, Berry Vrbanovic, a souligné dans son discours qu’il est important de trouver des occasions de conserver la communauté francophone vibrante. Michael Chong, député fédéral de Wellington-Halton Hills, a raconté en quelques mots le parcours de sa famille qui a toujours accordé une place au français dans l’éducation de ses enfants. Le député provincial de Guelph, Mike Schreiner, n’avait pu être présent mais avait dépêché un adjoint, Deni Cavanagh, qui a transmis à l’assistance les encouragements de son chef et son appui aux services aux francophones.

Un médecin fut aussi invité à s’adresser à l’assistance pour témoigner de ses expériences. Le Dr Neil Arya a notamment rappelé que même si les francophones d’ici sont généralement bilingues, il en faut peu pour ébranler la confiance d’un patient dans ses aptitudes linguistiques : « Quand on est malade, on apprécie vraiment d’être servi dans sa propre langue ».

Les coprésidentes de la Table WWG ont aussi donné la parole à Suzette Hafner, un pilier de la communauté de langue française et ancienne présidente de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo. Mme Hafner, qui a contribué à la création de la table depuis le début, a rappelé que ce fut un processus de longue haleine. Quant au projet « Communauté accueillante », elle espère que cela contribuera à la mise en place de davantage de services de santé de proximité.

Le lancement de la Table WWG s’est conclu autour d’un goûter, les participants à l’événement nouant à nouveau de franches conversations sur leurs activités professionnelles et communautaires. Cette table de concertation entreprend un nouveau chapitre de son histoire sur une bonne note et ce n’est qu’un début!

PHOTO : Le public était invité à assister au lancement officiel à Kitchener.