Canadiens français et Afro-Caribéens ont célébré leurs cultures à St. Catharines lors du Festival des arts folkloriques du Niagara. Depuis 50 ans, cet événement met en valeur, chaque mois de mai, la diversité culturelle de la Péninsule, terre d’accueil de nombreux immigrants venus d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
Moment privilégié lors duquel toutes ces communautés s’ouvrent les unes aux autres, les portes ouvertes ont une nouvelle fois été la démonstration d’une francophonie plurielle, accueillante et fière de ses traditions.
Les Canadiens français ont ouvert le bal dès le vendredi 25 mai, au Club LaSalle. L’infatigable chanteuse Sœur Gisèle et le jeune violoniste Simon Hauber ont fait « giguer » en rythme toutes les générations dans un festival de danses carrées et autres menuets héritées de la Nouvelle-France.
Les danseurs en costumes traditionnels – robe blanche et rouge pour les dames, ceinture fléchée pour les hommes – ont attiré autour d’eux des couples de curieux et d’amateurs se risquant à l’exercice cadencé.
Le lendemain, du côté de la Paroisse Immaculée-Conception, c’est Njacko Backo qui animait l’après-midi. Sa musique africaine aux influences camerounaises a séduit l’assistance tout autant que ses instruments ont suscité la curiosité.
Comment évoquer la francophonie sans parler de gastronomie ? Fèves au sirop d’érable et tartes au sucre ont fait le régal des convives au Club LaSalle où l’on n’hésitait pas à débattre des « véritables » recettes qui au fil des siècles et des régions québécoises d’origine ont varié d’une famille à l’autre.
À la Paroisse-Immaculée-conception, ce n’est pas la tourtière qui était en vedette mais bien le poulet épicé façon nigériane. « Chaque année, on change de pays pour montrer la variété culinaire de l’Afrique et des Caraïbes, glisse Fété Kimpiobi. Selon la directrice générale de SOFIFRAN et organisatrice des portes ouvertes à Immaculée-Conception, participer au Festival des arts folkloriques, c’est une façon d’exposer, d’affirmer cette diversité et cela montre que l’on vit au rythme du Niagara. » Une diversité que chacun a pu retrouver dans les vêtements africains colorés exposés dans un coin de la salle.
Fiers représentants des deux communautés, l’ambassadrice de SOFIFRAN Errine Jean-Charles et l’ambassadeur du Club LaSalle Benoît St-Aubin ont eu le plaisir de convié leurs homologues de la région à danser, manger et présenter leurs cultures respectives. « Je suis fière de partager mes différences et de représenter les immigrants du Niagara », a affirmé Errine Jean-Charles. Du haut de ses 17 ans, cette élève de l’école secondaire Confédération, estime que « c’est une ouverture incomparable sur les autres communautés qui favorise le vivre-ensemble. »
Dix-huit ans plus tôt, en 2000, Danielle Durocher a connu le même sentiment en tant que reine du Club LaSalle et continue de perpétuer activement le folklore canadien-français : « Inviter les autres à nous connaître crée de la compréhension et de la tolérance entre communautés, d’après elle. Cela ouvre des portes, fait naître des amitiés durables et de la joie. »
Apporter la joie où on l’appelle, c’est aussi le credo de Njacko Backo : « La musique fait partie de la vie. Elle nous accompagne à la naissance, au baptême, au mariage… Elle rend les gens heureux. De la même manière que les portes ouvertes, la musique tire sa force de sa capacité à inclure les gens de partout. »