La communauté se mobilise pour souligner « Les 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe ». Initiée au niveau international par les Nations Unies et soutenue par le gouvernement du Canada, cette campagne a débuté le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se terminera le 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne. Le choix de ces deux dates met l’accent sur le fait que la violence faite aux femmes et aux filles est une violation des droits de la personne.
Plusieurs organismes francophones apportent leur contribution, à l’image du Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara. Deux dîners-causeries à Hamilton et Welland, le 28 novembre, et plusieurs ateliers de sensibilisation ont permis de reconnaître les signes avertisseurs de la violence et de libérer la parole sur ce sujet, lors de la campagne Voisins-amis-famille. Le Centre de santé célèbre aussi le 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.
Le thème de cette année, #MESGestesComptent, est un appel à poser des gestes concrets pour que les actes de violence fondée sur le sexe soient nommés, reconnus pour ce qu’ils sont et dénoncés haut et fort. « Dans ce type de violence, souvent étouffée, entourée de non-dits, chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour écouter et agir, indique Espérance Ngendandumwe, intervenante au Centre de santé. Nous participons à cette campagne pour changer les consciences, que chacun ouvre les yeux autour de lui, sur une violence qui peut toucher toutes les femmes, et venir en aide aux plus fragiles, qu’elles soient réfugiés, immigrantes et ou issues de minorités. »
Tout autant mobilisé, Oasis Centre des femmes mène une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, diffusant chaque jour un message de prévention sur le harcèlement, le consentement et les mythes qui entourent le viol. L’objectif est clairement d’attirer l’attention sur un phénomène grave qui peut aller jusqu’à la mort. « Tous les six jours au Canada, une femme est tué par son conjoint intime », rappelle l’organisme.
Dans les plaisanteries sexistes, le langage de tous les jours, la publicité vantant la femme-objet et les normes sexuées que les adultes imposent aux enfants, chacun a sa part de responsabilité. « Chacun peut aussi agir à son niveau pour changer les mentalités en apprenant des expériences des autres, en soutenant les personnes touchées, en trouvant un moyen d’aider ou en donnant de son temps aux organisations qui travaillent pour mettre fin à la violence », rappelle Espérance Ngendandumwe. Des actions qui tiennent en cinq mots : écouter, croire, dénoncer, intervenir, agir, qui vont rythmer la campagne jusqu’au 10 décembre.
Photo : Fatoumata Sankhon, travailleuse en établissement, et Espérance Ngendandumwe, intervenante au Centre de santé.