Alors que les célébrations de toutes sortes fusent ça et là pour marquer les 150 ans du Canada, l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW) a décidé de fêter cet anniversaire en organisant une soirée originale, rassemblant des conteurs de tous horizons, le vendredi 27 octobre au Théâtre Registry, à Kitchener.
Et c’est Emeryk Calvez qui a ouvert les festivités en se risquant à un exercice dans lequel il excelle : l’improvisation. Passionné de théâtre, cet élève de 9e année à l’école secondaire Père-René-de-Galinée de Cambridge, a revisité le conte des Trois Petits Cochons au fur et à mesure que le public terminait ses phrases. De cette surprenante interaction, une histoire improbable est née. Contre toute attente, le loup (plus niaiseux que méchant) s’est invité dans la dernière maison des petits cochons pour y faire une bonne soupe! Un final quelque peu inattendu qui montre à quel point un cochon n’est pas rancunier. Le dit loup avait auparavant fait exploser la première maison et inondé la seconde.
Avec l’entrée en scène de Joseph-Ambroise Desrosiers, la sagesse succédait à la jeunesse, la tendresse à l’humour. Cet enseignant à la retraite, auteur de poèmes et de légendes, a conté une bien triste histoire. Celle d’Adelor et son cheval Castor, partis en quête de provisions pour épargner la famine à leur village. Un périple haletant dans la rigueur de l’hiver manitobain, décrit avec force précision et des mots bien choisis. Si les deux héros succombent dans leur aventure, leur mission est un succès. Un étrange cheval blanc à la crinière étoilée venu du ciel déposera le précieux sac de farine qui sauvera le village d’une mort certaine.
Avant que les conteurs Claude Garneau et Bafeno Pablo Kitoko ne concluent cette belle soirée, Claude Gagnon, a entraîné le public dans un conte aux nombreuses références sur les croyances (et le bon sens) autochtones. Ce membre de la Nation métisse a imaginé envoyer quatre spectateurs explorer les points cardinaux de l’Île de la Tortue (l’Amérique du Nord) à la recherche d’autres humains et d’autres cultures. Ils y ont ramené l’honnêteté, la vérité, le courage et l’humilité. Des notions à la base de notre existence selon M. Gagnon qui a rappelé l’importance de prendre soin de la terre. « La terre n’a pas besoin de nous pour exister. Mais nous, nous avons besoin d’elle. En la préservant, ce n’est pas elle que l’on sauve, c’est nous! »
Photo : Claude Gagnon