Le 30 septembre dernier, le Musée de Welland inaugurait en grande pompe son exposition sur le peintre autochtone Norval Morrisseau. Simples citoyens, personnalités politiques et membres de la communauté autochtone et métisse sont venus nombreux à cet évènement qui lève le voile sur un des peintres ontariens les plus connus et les plus originaux.
Né en 1932 dans une réserve au nord-ouest de la province, Morrisseau s’initie tôt à la culture anishnaabe, notamment par l’entremise de son grand-père, Moses Potan Nanakonagos, considéré par son entourage comme un chaman. Les traditions et légendes des Autochtones, leur mode de vie et la faune canadienne sont les thèmes dominants des œuvres du peintre qui se fit connaître du public dès le début des années 1960.
Son style, inspiré de l’art ancestral des Premières Nations, est facilement reconnaissable et a contribué à accroître l’intérêt pour les artistes autochtones. Norval Morrisseau est décédé en 2007, mais son œuvre continue à susciter la curiosité, particulièrement en cette année du 150e anniversaire de la Confédération et en ce moment où les Amérindiens occupent une grande place dans l’actualité.
Le personnel du musée était manifestement fier d’offrir ces œuvres à l’admiration du public. Une exposition sur l’histoire des Métis se trouve dans la même salle que la quinzaine de toiles et contribue autant à créer une ambiance qu’à familiariser les visiteurs avec cette culture franco-autochtone. Le Musée de Welland, d’ordinaire davantage tourné vers l’histoire locale, sort des sentiers battus avec cette incursion rafraîchissante dans l’univers de Norval Morrisseau.
Les discours n’ont pas manqué pour souligner l’importance de cette initiative. Pour les députés Cindy Forster et Vance Badawey, c’était l’occasion d’inviter l’assistance à s’interroger sur ce que sont les valeurs canadiennes et à reconnaître les erreurs du passé et le travail qui reste à faire pour rendre justice à tous. Pour Frank Campion, maire de Welland, il s’agissait de féliciter l’équipe du musée pour son travail tandis que Penny Morningstar et Greg D’Amico, respectivement curatrice et président du musée, en ont profité pour adresser leurs remerciements à tous ceux qui assurent la vitalité de l’institution.
Finalement, Sue Erskine, représentante de la Fondation Trillium, a remis une plaque au musée tandis qu’Alex Latham a prononcé une prière aux accents autochtones pour inaugurer l’exposition.
Le 30 septembre correspondait également à la Journée du chandail orange, instituée pour sensibiliser le public aux répercussions qu’ont eu les pensionnats sur le bien-être et l’estime de soi des enfants issus des réserves. Symbolisant aussi la volonté de s’assurer que tous soient traités avec équité, un chandail de cette couleur était porté par plusieurs lors de l’inauguration de l’exposition sur la vie et l’œuvre de Norval Morrisseau.
Celle-ci sera en montre au musée jusqu’au 27 janvier 2018. Voilà donc une belle occasion d’apprendre et de s’émerveiller.
PHOTO: Huards, hiboux et poissons, une oeuvre de Norval Morrisseau