Véritable institution de la musique folklorique québécoise, le groupe La Bottine Souriante joue depuis 1976 et observe depuis un succès qui ne se dément pas. Tournant sans cesse dans diverses parties du globe, il contribue à faire connaître l’identité de la Belle Province à l’international. Ils seront présents le 29 janvier à l’Université Brock de St. Catharines pour un concert endiablé qui devrait mettre tout le monde d’accord. Composé d’une dizaine de membres, La Bottine Souriante offre un large panel de danseurs de gigue et de musiciens aux instruments divers et variés, toujours dans un esprit de mélange des cultures celtiques et acadiennes, qui font tout le charme de leur région québécoise d’origine : Lanaudière.

Chanteur, accordéoniste et joueur d’osselets dans la formation depuis presque six ans, Benoit Bourque représente ce courant traditionnel qui ne cesse de se renouveler tout en ne perdant jamais de vue ses origines : « J’ai toujours fait de la musique et je connais le groupe depuis longtemps. Ce qui est intéressant avec La Bottine Souriante c’est qu’il y a plusieurs tendances : jazz, pop… ». Le nombre de musiciens présents fait plus penser à un orchestre qu’à une formation musicale dite classique : « C’est un gros char comme on dit dans le jargon, une grosse chaussure, une grosse pointure », s’amuse-t-il.

Depuis les débuts du groupe, le style semble avoir changé au fil des ans : « Ça a évolué indéniablement, explique-t-il. La musique traditionnelle elle-même a constamment évoluée dans l’histoire, elle évolue avec le temps. Il y a des influences et des mélanges français, anglais et amérindiens. Par exemple, le piano fut implanté au Québec avant la guitare, qui était vu auparavant comme une influence américaine néfaste. La musique traditionnelle québécoise est un enrobage de tout cela. »

Le public ontarien ne lui est d’ailleurs pas inconnu, et cela bien avant qu’il ne fasse partie de LBS, même s’il les a déjà croisés dans la région du Niagara. « J’ai déjà joué dans plusieurs écoles d’immersion francophones, plusieurs festivals folk, ajoute-t-il. Je suis passé par St. Catharines et Welland au début des années 1980. »

Le concert du 29 janvier devrait être un mélange de toutes les productions du groupe. « C’est un diaporama des différentes pièces qu’on a fait à travers les ans, annonce-t-il. C’est la fête, c’est très contagieux. Nous sommes toujours bien perçus car La Bottine Souriante est un groupe très énergique et nous avons beaucoup de plaisir à nous retrouver ensemble. »

Malgré l’âge conséquent du groupe québécois, M. Bourque estime que le futur de La Bottine Souriante est assuré. « Il y a toujours un renouvellement. Parfois on perdait des talents, puis on en trouvait d’autres. Il y a toujours des projets intéressants qui viennent. » En effet, leur prestation prochaine avec l’Orchestre symphonique de Québec en est témoin. De plus, l’Europe n’est pas étrangère à leurs charmes : « Le plus drôle c’est que nos piliers européens ne sont pas francophones, confie-t-il. Nous jouons beaucoup au Royaume-Uni et en Espagne, même si la crise économique a ralenti un peu tout cela. »

Heureux de revenir jouer dans la région, il semble impatient d’offrir une part de l’âme musicale du Québec à tous les intéressés. Un concert qui s’annonce épique et des musiciens infatigables, qui comptent bien occuper le devant de la scène pendant longtemps.