Les 4, 5 et 6 mai se tenait, à Kitchener, un colloque en français portant sur la littérature et les questions d’identité. Des participants issus des milieux académiques de partout au Canada et certains de l’étranger se sont rassemblés autour de thèmes pointus dont plusieurs touchaient à l’œuvre critique de François Paré.
Longtemps professeur à l’Université de Guelph et à l’Université de Waterloo, François Paré a pris sa retraite plus tôt cette année après avoir contribué de maintes façons à une meilleure compréhension de la littérature francophone, particulièrement en milieu minoritaire. Récipiendaire du Prix du Gouverneur général en 1993 pour son essai Les littératures de l’exiguïté, du Prix Victor-Barbeau en 2004 pour son ouvrage La distance habitée et du Prix Gabrielle-Roy en 2008 pour Louis Hamelin et ses doubles, écrit en collaboration avec François Ouellet, il s’est imposé comme une référence pour ses collègues d’ici et d’ailleurs.
M. Paré était présent à ce colloque où il a justement pu échanger avec d’autres professeurs dans un cadre convivial. Les sujets de discussion n’ont pas manqué, à l’image des thématiques abordées au cours de l’événement. Certaines portaient sur des questionnements que l’on retrouve dans les travaux de François Paré, auquel ce colloque rendait hommage, tandis que les autres se trouvaient dans le sillage de ces mêmes questionnements. La mémoire, les représentations de soi, les tensions identitaires, le pluralisme culturel, etc., bref, tout ce autour de quoi la littérature peut s’articuler en traduisant une idée de la place que l’on occupe ou que l’on croit occuper dans le monde.
Ce colloque a également attiré l’attention de la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde. En tournée dans la province pour rencontrer les communautés de langue française, elle s’est arrêtée à Kitchener lors de la première journée du colloque. Mme Lalonde en a profité pour tisser des liens avec quelques francophones bien au fait des réalités locales.
Difficile d’imaginer un colloque littéraire sans lecture. La poésie étant particulièrement prisée par François Paré, quelques œuvres de ce genre ont été récitées lors d’une soirée à cet effet. Les poètes Gilles Lacombe, Pierre Nepveu et Andrée Lacelle ont par la même occasion exprimé, en toute simplicité, leur amitié et leur admiration pour M. Paré, auquel ils étaient unis par une évidente complicité. Dans un registre plus attristant, ces poètes et les autres participants ont rendu hommage à Michel Dallaire, auteur franco-
ontarien, décédé subitement le mois dernier.
La littérature francophone est un sujet d’analyse inépuisable. Mais comme les participants au colloque le confirmeraient sans doute, la meilleure étude que l’on puisse en faire demeure simplement de l’apprécier sous toutes ses coutures.
Photo : la ministre Marie-France Lalonde et le professeur émérite François Paré.
Les participants ont écouté avec attention la récitation de poésie.