Les arts n’ont comme limites que celles qu’on leur pose. En effet, l’imagination débordante de l’artiste visuelle Isabella Stefanescu contribue à repousser les frontières de la création en associant le dessin et la musique. Bien loin d’être un nouveau genre de dessin animé, l’activité Signature se concentre comme son nom l’indique sur « l’empreinte manuscrite » de chacun et leur mise en musique.

C’est dans le cadre du festival Night Shift, qui a eu lieu à Kitchener le samedi 1er novembre, que l’organisation Inter Art Matrix dont fait partie Mme Stefanescu a mis en place Signature. Installée au 2e étage, dans la chambre du Conseil de l’hôtel de ville, cette installation comptait un ordinateur, un micro où les participants prononçaient leur nom ainsi qu’une tablette graphique Wacom sur laquelle ils pouvaient signer. Le tout était alors transposé en son et le tracé de la signature projeté sur grand écran. « Chacun avait sa propre mélodie explique Isabella Stefanescu. Quelques personnes ont essayé plus d’une fois pour voir si c’était consistant et le résultat était presque le même. La mélodie était alors diffusée dans la salle, comme si une foule répétait le nom. Les gens pouvaient rester et regarder les résultats suivants. »

L’objectif de pareil dispositif est de parvenir à interpréter le dessin comme une performance à part entière. « Le dessin est une forme d’expression que l’on ne voit pas, dit-elle. Je me suis demandée ce qui se passerait si l’on y attachait du son. » C’est ainsi qu’est apparu l’euphonoplume, c’est-à-dire un crayon qui transforme les traits en musique. « Certaines personnes essayaient de faire de la musique avec mais ce n’était pas mon intention, ajoute-t-elle. Je cherchais une façon d’inciter les gens à se concentrer sur la marque graphique. »

Environ 700 personnes se sont rendues à Signature, ce qui a d’ailleurs occasionné quelques problèmes techniques vu que l’ordinateur n’avait été programmé que pour recevoir 250 intéressés. Les retours du public sur les réseaux sociaux portaient largement ce divertissement novateur en tête des attractions préférées au Night Shift, ce qui a bien entendu ravi les organisateurs. 

« C’est un projet très expérimental, ajoute Mme Stefanescu. Si je suis la seule à travailler dessus, ça ne marche pas. Le public nous aide à le faire évoluer. » C’est en compagnie de l’ingénieur Klaus Engel, qui réalise les morceaux électronique, que cette artiste visuelle a travaillé sur ce concept pendant trois ans. 

Le succès était au rendez-vous et compte tenu du grand nombre de candidats, il y a fort à parier que les prochaines versions de Signature seront encore plus riches et surprenante pour les amateurs d’art et de technologie.