L’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW) est encore en mode célébration. Cette fois, c’est une formation musicale spécialisée dans le répertoire jazz manouche qui a fait le bonheur du public rassemblé par cet organisme qui fête cette année ses dix ans d’existence.

Christine Tassan et les Imposteures : que se cache-t-il derrière un nom pareil? D’abord, quatre artistes accomplies, pour qui les instruments à cordes n’ont plus de secret : Martine Gaumond, Lise-Anne Ross, Blanche Baillargeon et, bien entendu, Christine Tassan. Ensuite, un répertoire endiablé, de mieux en mieux connu du public comme en font foi les trois albums du groupe et ses nombreux concerts donnés partout au pays. Le jazz manouche, style composite fusionnant les traditions musicales des gitans, le jazz swing et la chanson populaire française, s’appuie sur la sonorité de la guitare, du violon et de la contrebasse. La formation, née au Québec, doit son nom au fait qu’elle est entièrement féminine, une exception dans l’univers du jazz manouche.

C’est le 1er novembre dernier au Kitchener-Waterloo Little Theatre, à Waterloo, que Christine Tassan et les Imposteures ont fait la démonstration de leur art devant un public qui a rapidement été conquis. La contrebassiste du groupe, Blanche Baillargeon, était cependant absente, prenant un peu de repos après un récent accouchement. Un autre musicien, Olivier Babaz, l’avait remplacée pour cette prestation. Avant d’entamer le spectacle, Christine Tassan a évoqué combien il fait toujours plaisir de jouer pour les communautés francophones en situation minoritaire, une expérience qu’elle et ses comparses ont eu la chance de vivre à plusieurs reprises.

Le Little Theatre porte bien son nom et la cinquantaine de spectateurs en a occupé toutes les places. C’est dans cette ambiance intimiste et détendue que le quatuor a partagé sa musique aux accents parfois très tsiganes, mais qui comprend aussi de fréquentes incursions dans le répertoire de la chanson populaire. Une chanson de Raymond Lévesque ou de Gilbert Bécaud, par exemple, se voit ainsi donner de nouvelles couleurs par la synergie musicale des Imposteures. Purement instrumentales ou avec paroles, à l’occasion accompagnées de quelques pas de danses, entrecoupées d’anecdotes et de plaisanteries, les chansons de ces artistes, qui ont visiblement bien du plaisir sur scène, font inévitablement passer un bon moment au public.

D’évènement en évènement, l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo fait la démonstration de sa pertinence. La qualité et l’originalité sont toujours au programme et expliquent en grande partie la pérennité de l’organisme. Prochain et dernier arrêt au chapitre des célébrations du 10e anniversaire : le spectacle du groupe franco-ontarien Swing le 14 novembre. 

Photo : Christine Tassan et les Imposteures en spectacle