Certains pratiquent un art en dilettante, d’autres pour en vivre, mais dans les deux cas, voilà des talents qui ne sont pas perdus. On peut en dire autant de Mila Simarro-

Fernandez qui, ayant aujourd’hui à sa disposition davantage de temps libre qu’auparavant, s’est remise à la sculpture et à la peinture, renouant ainsi avec une passion dont les occupations de la vie quotidienne l’avait un peu éloignée pendant plusieurs années.

Résidant à Waterloo depuis plus de 20 ans après avoir vécu au Québec, Mme Simarro-Fernandez débute son parcours artistique dans son Espagne natale où elle étudia pendant cinq ans à l’École des beaux-arts de Madrid. Puis, en 1979, à Getafe, en banlieue de la capitale espagnole, se tient une exposition réunissant environ 2000 œuvres à laquelle elle participe. Elle obtient alors le premier prix dans la catégorie sculpture avant de remporter le premier prix toutes catégories confondues. Son œuvre rappelait le souvenir des victimes innocentes de la guerre en représentant une mère ayant perdu la vie et dont le jeune enfant pleure sur son corps.

Les évènements de la vie l’éloignent cependant de la pratique de son art : son arrivée au Canada puis la vie familiale changent ses habitudes et occupent son quotidien au point où la sculpture et la poterie, ses spécialisations, ainsi que la peinture passent progressivement au second plan. Mais à présent que les enfants sont grands et qu’elle dispose d’un horaire qui lui laisse davantage de liberté, Mme Simarro-Fernandez a décidé de reprendre doucement le chemin de la création.

C’est ce qu’elle ressent quant à la société et la beauté qui constituent ses sources d’inspiration.

Ses œuvres représentent généralement des paysages, des natures mortes et des personnages, la plupart du temps tirés de son imagination, et dont elle fait ensuite cadeaux à ceux qui lui sont chers. Exigeante envers elle-même, elle retravaille longuement ses créations avant d’en être satisfaite.

Ce retour aux arts pour Mila Simarro-Fernandez est représentatif du parcours de bon nombre d’esthètes. Après avoir passé de trépidantes années à faire carrière, à prendre soin de la famille et à remplir leurs diverses obligations, ceux-ci profitent de leurs premières années d’accalmie pour enfin donner libre cours à leurs talents. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour faire fructifier ses aptitudes et se réaliser par l’amour des arts.

Photo : Mila Simarro-Fernandez