Après avoir voyagé ça et là dans le monde par le biais des saveurs, les clientèles respectives de l’ABC Communautaire et de Sofifran sont revenues au Canada pour le dernier atelier de cuisine qui s’est tenu le 7 décembre. À l’approche des Fêtes, les deux organismes avaient au menu quelques plats typiques d’un réveillon comme tous les aiment.

C’est ainsi que les 15 participantes se sont régalées de dinde, de tourtière et de tarte au sucre. Une bonne partie du repas avait été préparée par Annie Boucher, que la plupart des francophones connaissent comme agente de planification à l’Entité 2 mais qui siège également au conseil d’administration de l’ABC Communautaire.

Lorsqu’en septembre dernier, Normand Savoie, directeur de l’organisme, avait partagé avec les administrateurs les grandes lignes du projet d’ateliers culinaires, Mme Boucher s’était proposée pour prendre sous sa responsabilité le repas aux accents canadiens. Les trois tartes au sucre ont cependant été préparées par une participante régulière à ces rencontres gastronomiques qui souhaitait contribuer à son tour et à sa façon.

Le bilan de ce partenariat assez particulier entre les deux organismes francophones s’avère très positif. Le nombre de participants oscillaient entre 15 et 25, à la grande surprise de M. Savoie : « On n’avait pas d’attentes. Je me disais que 10 participants aux deux semaines serait bien. »

C’est dire combien l’affluence et l’intérêt des gens pour ces activités ont été au-delà de ses espérances. L’atelier le plus couru fut celui sur Haïti où près de 30 personnes se sont présentées pour découvrir les traditions culinaires de ce pays. Dans tous les cas, les commentaires étaient unanimement positifs.

Les convives se partageaient en parts presque égales entre ceux recrutés par l’ABC Communautaire et ceux recrutés par Sofifran. Le mandat de ce dernier organisme, axé sur les immigrantes, et la nature de l’activité, soit une occasion de cuisiner, de déguster et d’échanger des recettes, expliquent sans doute que la quasi-totalité des participants étaient en fait des femmes. Le programme permettait aussi à ces deux groupes qui, auparavant, ne se fréquentaient jamais, de poser les bases d’une amitié. « Cela a définitivement permis de nouer des liens », estime Normand Savoie.

Les ateliers culinaires n’étaient pas dépourvus de pédagogie en lien avec le champ d’action de l’ABC Communautaire. Cuisiner requiert des compétences de base en littératie et même en mathématique, afin de calculer les quantités de tel ou tel ingrédient. Ces rencontres avaient également un volet social et culturel : avant chaque repas, la cuisinière du jour parlait de son pays d’origine et présentait les caractéristiques du met préparé.

Malgré son indéniable succès, ce programme d’ateliers de cuisine ne devrait pas revoir le jour à court terme. Ce qui a été dit, présenté et partagé ne tombera cependant pas dans l’oubli car l’ABC Communautaire a préparé un livre de recettes d’une vingtaine de pages qui sera distribué aux participantes. Une version électronique sera possiblement mise en ligne sur le site web de l’organisme ou sur sa page Facebook.