Le stationnement de la paroisse du Sacré-Cœur à Welland ne désemplissait pas le dimanche 20 novembre. Du moins jusqu’à 16 h. L’engouement constaté n’était pas uniquement le fait de la messe dominicale mais il était surtout provoqué par la tenue du bazar annuel du Cercle d’artisanat Héritage dans la salle communautaire.
Selon la présidente de l’organisme, Carmen Trudel, une cinquantaine d’exposants sont venus non seulement vendre les produits de leurs mains mais aussi montrer aux visiteurs que les métiers de leurs grand-mères ont encore de beaux jours dans la communauté francophone de Welland. Ces métiers ramenés du Québec se résument principalement au tricot et au sucre à la crème. « Depuis 60 ans, on fait du sucre à la crème à Welland », mentionne Mme Trudel avec un brin de fierté.
Si les grand-mères québécoises tricotaient avec deux ou quatre broches, leurs petites-filles, devenues grand-mères à leur tour aujourd’hui, n’en utilisent plus que deux arrondies comme Francine Demers qui continue à tricoter entre deux ventes. « Je continue à tricoter comme ma grand-mère. Ce n’est pas seulement une distraction mais c’est aussi une thérapie pour garder l’agilité des doigts », confie-t-elle, assise derrière sa table qui offre une série de tricots. Il y avait d’ailleurs beaucoup de tricots, notamment des chandails, des écharpes, des gants et même des chaussons pour
bébés.
Outre les membres du Centre d’artisanat Héritage, il y avait des membres de la communauté venus exposer et vendre des produits de toutes sortes tels que des pendentifs en verre, des tasses, des jouets, des habits pour bébés, des ustensiles de cuisine, des cosmétiques, des arbres de Noël, des bijoux de fantaisie, etc. Deux gros paniers d’épicerie ont fait l’objet d’un tirage.
Organisé chaque année, le bazar est devenu, au fil des ans, une activité prisée dans la communauté. Selon Mme Trudel, il permet de susciter de nouvelles vocations dans les métiers des grand-mères en montrant ce qui est fait et de recueillir des fonds.
« Nous voulons absolument transmettre cet héritage de nos grand-mères », a ajouté la présidente du Cercle, qui déplore tout de même que beaucoup de femmes de la jeune génération ne savent pas tricoter.
Donat M’Baya