Mis en lumière à l’occasion des festivités et commémorations liées à la Seconde Guerre mondiale, comme le jour J, qui marque la date du débarquement allié en Normandie, le NCSM (Navire canadien de Sa Majesté) Haida accueillera le public jusqu’au mois d’octobre. Il s’agit là du dernier destroyer, ou contre-torpilleur, de classe Tribal au monde sur les 27 unités assemblées (la moitié d’entre elles ayant coulé et l’autre moitié envoyée à la casse). Son nom, comme celui des 26 autres, est celui d’un groupe autochtone qui vivait jadis dans les pays du Commonwealth. Ici, les Haïdas qui sont originaires de Colombie-Britannique.
Le guide Grégoire Belland revient plus en détail sur la réputation de ce bateau : « C’est le plus fameux navire de la Marine canadienne et l’un des plus connus pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a détruit 14 navires ennemis. » Son histoire glorieuse contribua largement à l’effort de guerre canadien et à la réputation des forces navales du pays : « C’était une marque de l’identité canadienne », ajoute-t-il. En effet, ce navire fut construit en Angleterre puis incorporé à la Marine royale canadienne en 1943 avant de rejoindre les eaux européennes pour affronter les troupes allemandes. Son efficacité fut telle qu’il reprit du service par la suite durant la guerre de Corée et la Guerre froide. Au cours de sa carrière qui dura 20 ans (son désarmement ayant eu lieu en 1963), il recevra cinq honneurs de guerre, devenant ainsi le vaisseau de combat ayant reçu le plus de décorations.
Les dimensions du navire sont impressionnantes puisqu’il mesure 377 pieds de longueur et 37,5 pieds de largeur. À son bord, près de 230 hommes dont 14 officiers se chargeaient de faire avancer ce géant d’acier d’un poids de 3000 tonnes une fois chargé. « L’équipage dormait, mangeait, jouait aux cartes et de la guitare dans la même pièce », indique M. Belland. Une vie simple composée de rondes de surveillance continuelles, qui pouvaient impliquer jusqu’à 80 personnes.
Pour l’époque, le Haida était ce qui se faisait de mieux en la matière, en termes de maniabilité, de vélocité, de communication et d’armement. « Les gros fusils à l’avant du bateau pouvaient tirer et détruire un ennemi à une distance de 5 km, explique-t-il. C’est une des raisons de son succès. » Un grand nombre de nouveautés font également leur apparition comme le sonar. Trois types de radars différents sont même installés à bord, ainsi qu’un ordinateur électromécanique qui offrait des fusillades d’une précision alors inégalée.
Après avoir fait l’équivalent de 27 fois le tour du monde, décision est prise de le mettre à la retraite, sans qu’il ne passe toutefois par la case ferraille, grâce à la détermination d’une entreprise privée. Cette dernière, Haida Inc., l’a effectivement acheté à la Marine canadienne pour le transformer en musée flottant, avant que le gouvernement ontarien n’en fasse l’acquisition en 1970 puis ne le cède à Parcs Canada. Plusieurs mois de réparations à Port Weller plus tard, il s’installe finalement sur la jetée 9 à Hamilton, d’où il ne bougera plus.
Le 71e anniversaire de l’Haida arrive à grand pas et promet du spectacle. Il est possible de visiter ce témoin de l’histoire canadienne jusqu’au 12 octobre.
Photo : Le NCSM Haida mesure 377 pi (114, 9 m) de longueur et 37, 5 pi (11, 4 m) de largeur