Les 13 et 14 août derniers à Niagara-On-The-Lake, le Lieu historique national du Fort-George a replongé ses visiteurs dans la reconstitution de tactiques militaires et l’exécution des rythmes martiaux qui ont bâti la réputation de ce haut lieu de la mémoire collective canadienne depuis la guerre de 1812 qui a opposé la Grande-Bretagne, dont le Canada était une colonie, aux États-Unis.
Des visiteurs venus de toutes les provinces
Ils étaient nombreux en cette fin de semaine ensoleillée à fouler le sol historique de ce site géré par Parcs Canada en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie durant cette guerre mémorable. Les visiteurs sont venus non seulement de la région mais également de Toronto, de Montréal, des États-Unis et même de Moncton au Nouveau-Brunswick. Jadis l’un des théâtres de la rivalité entre l’ancienne puissance colonisatrice du Canada et les États-Unis, Fort-George est aujourd’hui devenu un lieu de célébration de l’amitié, de la fraternité et de la collaboration.
Costumes et baïonettes
Le 41e Régiment de l’armée royale, habillé à l’ancienne avec des tenues rouges et blanches, est constitué de bénévoles amateurs de l’histoire du Canada. Bon nombre d’entre eux sont des étudiants. Ce régiment reconstitué pour la circonstance a fait une démonstration des prouesses militaires de l’époque faites des tactiques d’attaque, de repli et de tirs du mousquet. Ces longs fusils individuels, au bout desquels on pouvait attacher une baïonnette pour le combat au corps à corps, étaient rechargés de poudre à chaque tir. Lorsque 50 soldats tirent en même temps, le bruit est assourdissant et la fumée qui se dégage des fusils recouvre les tireurs les rendant quasi invisibles au loin dans leur progression.
Plan de bataille
L’autre démonstration était celle de l’artillerie de l’armée royale habillée en tenue noire et blanche. Des canaux de l’artillerie légère et lourde, très déterminants dans la pénétration et la désorganisation des lignes ennemies, étaient de la partie. Leur mise en marche était tout un rituel : nettoyage des canaux, chargement de poudre et mise à feu. Montés sur trois charrettes, ces engins toujours brillants et alimentés à la poudre, ont été tirés plusieurs fois faisant un bruit insoutenable pour les cœurs sensibles. Lorsque ces canaux déchargent leur poudre, une fumée épaisse accompagnée d’une odeur de poudre envahit l’endroit sous les applaudissements des visiteurs émerveillés par cette technologie bien de l’époque.
Pour adoucir l’ambiance et déboucher les oreilles après les tirs assourdissants, les visiteurs ont également pu assister à une partie de musique faite de rythmes martiaux, œuvres des fifres et des tambours du 41e Régiment.
Donat Mbaya