Depuis le 1er septembre 2024, l’Ontario interdit les téléphones cellulaires en classe et le vapotage sur les terrains scolaires. Ces mesures visent à réduire les distractions, améliorer la santé des élèves et créer un environnement propice à la réussite scolaire et au bien-être.

Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – Le Régional

Pour cette nouvelle rentrée scolaire, les élèves des écoles de l’Ontario devront s’adapter à une nouvelle réalité. Le gouvernement provincial vient de mettre en place une politique interdisant l’utilisation des téléphones cellulaires en classe et le vapotage sur les terrains scolaires. En plus de ces nouvelles restrictions, 47,5 millions $ ont été investis pour moderniser le programme scolaire, avec l’introduction de nouveaux cours en affaires, commerce, et technologie, ainsi qu’un volet élargi de littératie en santé mentale pour les élèves de 9e et 10e années. Ces mesures visent à réduire les distractions en classe, tout en soutenant la réussite scolaire et la santé des élèves.

Le vapotage, de plus en plus fréquent parmi les jeunes, est une préoccupation majeure pour le gouvernement. Des programmes éducatifs sont financés pour sensibiliser les élèves aux dangers du vapotage, et de nouveaux détecteurs de vapoteuses seront installés dans les écoles. L’objectif est de créer un environnement scolaire plus sûr et plus propice à l’apprentissage. En parallèle, des investissements massifs sont réalisés dans les infrastructures scolaires, avec un budget de 16 milliards $ sur 10 ans, visant à construire de nouvelles écoles et à rénover les établissements existants. Mais comment ces nouvelles règles sont-elles perçues dans deux écoles du Sud-Ouest ontarien?

Un modèle de continuité à Windsor

Pour Méline Mboudjeke, directrice de l’École secondaire de Lamothe-Cadillac à Windsor, ces nouvelles règles ne représentent pas un grand changement. « Ces mesures étaient déjà appliquées dans nos salles de classe, alors pour nous, ce n’est qu’une continuité de ce que nos élèves savent déjà », explique-t-elle. En effet, au sein du Conseil scolaire Viamonde, tous les élèves de la 9e à la 12e année ont déjà accès à un ordinateur, ce qui élimine le besoin d’utiliser des téléphones en classe.

« Nous avons quand même envoyé une lettre aux parents pour réaffirmer ces règles », précise Mme Mboudjeke. Concernant le vapotage, le Conseil scolaire Viamonde travaille activement sur une politique plus générale. « Nous avons placé des affiches partout dans l’école et nous sensibilisons les élèves de différentes façons sur les dangers pour la santé, pour les motiver à faire des choix plus sains. »

Ces nouvelles mesures s’appliquent non seulement en salle de classe, mais aussi lors des activités parascolaires, sur les terrains de l’école et dans les autobus scolaires. Selon Mme Mboudjeke, l’adaptation des élèves à ces changements se fait naturellement.

Des défis à surmonter à Welland

Au Conseil scolaire catholique MonAvenir, ces nouvelles restrictions auront un plus grand impact sur la communauté scolaire. Philippe Desjardins, directeur de l’École secondaire catholique Saint-Jean-de-Brébeuf à Welland, explique que certains aspects des nouvelles règles étaient appliqués de manière différente. « Tout le monde sait que le téléphone cellulaire est une distraction et affecte le rendement scolaire, même les élèves en sont très conscients », dit-il.

La gestion des cellulaires lors des sorties parascolaires représente également un défi : « Si les membres du personnel sont capables de bien gérer ce problème en classe, ça améliorera le rendement scolaire. Mais en dehors de notre établissement, ce sera plus difficile de faire respecter les règles, comme dans la cour d’école ou lors des événements sportifs. »

Pour ce qui est du vapotage, M. Desjardins explique que les élèves doivent être à plus de 20 mètres de l’école pour vapoter. Si cette règle n’est pas respectée, les enseignants ou la direction confisquent les vapoteuses. « Lorsque cela se produit, nous avisons la Région du Niagara pour aider l’élève à éviter une amende grâce à un programme éducatif. Nous envisageons aussi d’installer des détecteurs de fumée de vapoteuse dans les toilettes ou ailleurs dans l’école », ajoute-t-il.

Un environnement scolaire transformé

Ces nouvelles mesures marquent un tournant pour les écoles de l’Ontario. En interdisant l’utilisation des cellulaires en classe et en renforçant les restrictions sur le vapotage, le gouvernement provincial cherche à offrir un environnement d’apprentissage plus sain et plus concentré sur la réussite des élèves. Si certaines écoles, comme celle de Mme Mboudjeke, perçoivent ces changements comme une simple continuité, d’autres, comme celle de M. Desjardins, devront ajuster leurs pratiques. L’engagement des élèves, des enseignants et des parents sera essentiel pour assurer la réussite de ces initiatives et pour créer un milieu scolaire propice à l’épanouissement personnel et académique des jeunes.

BF –À l’école Saint-Jean-de-Brébeuf de Welland, l’engagement de tout un chacun sera nécessaire pour assurer la réussite de ces initiatives. (Photo : Le Régional)