La statue de la Liberté est l’un des monuments le plus photographié au monde. Son vrai nom est La Liberté éclairant le monde. À l’occasion des 130 ans de la statue, les commissaires d’expositions Luce Lebart et Sam Stourdzé publient Lady Liberty, un album magnifiquement illustré de 168 pages.

Les 104 illustrations oscillent entre réalité et fiction. Elles racontent vingt années d’un projet démesuré et utopique marqué par les plus grands enjeux politiques, sociaux, architecturaux et esthétiques de son temps. On y trouve des esquisses, des détails de la statue, des photos dans les ateliers de construction, des affiches et plusieurs prises de vue du monument à New York.

Voici quelques chiffres pour illustrer la grandeur de ce projet réalisé par le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi : la statue mesure 93 m de haut (de la torche au sol), son visage est 5,25 m de haut, une main mesure 5 m de long, le nez a 1,48 m, la statue pèse 88 tonnes.

La main brandissant la flamme est la première pièce achevée et elle fut transportée aux É-U. pour être présentée lors de l’Exposition universelle de Philadelphie, puis à Madison Square (N.Y.) en 1876. Deux ans plus tard, la tête de cuivre est achevée et présentée à l’Exposition universelle de Paris.

En 1884, pour célébrer le centenaire de l’indépendance américaine, le président de la France, Jules Grévy, remet officiellement la statue au ministre plénipotentiaire des États-Unis, Levi Parsons Morton. Le manque de fonds bloque cependant le chantier du piédestal à New York.

En 1885, Bartholdi publie une histoire de la statue pour encourager le financement; le piédestal est terminé en 1866. La statue est démontée en 350 pièces, puis remontée à New York, où elle est officiellement inaugurée le 28 octobre 1886, soit exactement 130 ans passés.

Le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi a écrit que « la statuaire colossale devrait être utilisée seulement pour symboliser des figures de pensée qui sont grandioses en elles-mêmes et, autant que possible, abstraites ». Cette abstraction va évidemment donner lieu à toutes sortes d’interprétation. « Offrir une liberté, n’était-ce d’ailleurs pas aussi offrir toutes les libertés de la réinterpréter? », écrivent les auteurs de cet album.

Paul-François Sylvestre