La Semaine nationale de l’immigration francophone se constitue de diverses activités, parfois ludiques, parfois éducatives, souvent les deux à la fois. La rencontre culinaire virtuelle organisée par SOFIFRAN appartenait sans aucun doute à cette dernière catégorie.
C’est donc par le biais des plaisirs de la table que l’organisme a abordé la question du multiculturalisme. En vedette : le poulet tshiluabenyi, qui tire son nom de l’épice qui est utilisée dans sa préparation et qui constitue en fait le véritable intérêt de ce mets.
« La recette vient de la République démocratique du Congo. C’est un plat qui est présenté dans toutes les occasions spéciales, les circonstances importantes de la vie », débute Fété Kimpiobi. La directrice générale de SOFIFRAN explique qu’il existe différentes variantes au poulet tshiluabenyi, en fonction du rythme de préparation et du symbolisme de la situation qui va des baptêmes aux fiançailles en passant par les problèmes matrimoniaux.
Ce n’était cependant pas entre les mains de Mme Kimpiobi que la préparation de la recette fut confiée, mais plutôt à Régine Tshibangu. Une vidéo d’une dizaine de minutes à cet effet a été présentée au cours de laquelle Mme Tshibangu a accommodé une version standard et simplifiée de la recette, puisqu’en Afrique c’est le poulet entier qui est inclus dans la préparation.
Un accompagnement fait de tomate, oignon, persil, ciboulette, ail et huile végétale est apprêté et dans lequel le poulet, fendu ça et là au préalable pour absorber la saveur de cette sauce, doit cuire pendant un temps. Quant au tshiluabenyi, qui se présente sous la forme de petites feuilles foncées, il est tout simplement répandu sur le tout au cours de la cuisson.
« L’idée, c’est de manger le tshiluabenyi et non pas le poulet! », assure Régine Tshibangu. Bien sûr, il s’agit-là d’une hyperbole, mais qui traduit bien l’intérêt que vouent les Congolais pour cette épice.
Après la présentation de la vidéo, la cuisinière a répondu aux questions du public. Les alternatives aux ingrédients typiquement africains ont également été discutées, puisqu’il n’est souvent pas facile de les dénicher dans les épiceries de nos contrées.
D’ailleurs, comme il a été souligné, il arrive que des ingrédients en apparence très similaires aient un goût différent en fonction de leur provenance.
Il y a quelques années, SOFIFRAN avait d’ailleurs entrepris d’expérimenter, dans la région du Niagara, la culture de fruits et légumes authentiquement africains, une initiative qui avait plu et qui donnait directement accès à une gamme de produits autrement rares sous nos latitudes.
Comme quoi l’art culinaire n’a jamais été étranger à SOFIFRAN.
PHOTO – Régine Tshibangu a expliqué les grandes lignes de la préparation de la recette.