C’est vendredi dernier, le 6 mars, qu’a été célébrée la Journée internationale de la femme à Cambridge. Pour sa cinquième célébration de l’événement, le centre communautaire francophone (CCFC) local avait invité les femmes de la ville et des régions avoisinantes pour célébrer ensemble cette journée.
Placée sous le thème « Femmes d’ici et d’ailleurs », la rencontre a permis de regrouper une soixantaines d’invitées dont la majorité réside dans la région depuis de nombreuses années. Cependant, elles sont pratiquement toutes « venues d’ailleurs », soit de France, du Liban, de Roumanie, d’Afrique, du Québec ou d’une autre localité en Ontario.
À l’occasion de cette journée, elles étaient venues entendre les témoignages de Catherine Risacher, Marie-Rose Harungikimana et Linda Drouin, les trois conférencières d’un soir au CCFC. Ces femmes ont principalement parlé des défis auxquels elles ont eu à faire face en tant que femme et francophone à leur arrivée au Canada ou dans la région de Cambridge et, dans le cadre du 400e anniversaire de la présence française en Ontario, elles ont élaboré sur l’importance de parler français, de conserver la langue de Molière et de la transmettre aux générations futures.
Originaire de l’Alsace en France, Catherine Risacher habite au Canada depuis sept ans. Cette mère de quatre enfants a partagé les défis qu’elle a dû relever afin de s’intégrer à la culture canadienne et ontarienne (l’hiver, la langue, la façon de conduire, le système scolaire, etc.). « Je suis très fière d’être francophone », a-t-elle conclu, et d’ajouter : « toute la famille passera la citoyenneté dans quelques mois ».
Puis, au tour de Marie-Rose Harungikimana, qui est arrivée au Canada il y a vingtaine d’années. Originaire du Burundi, le « cœur de l’Afrique », la coordonnatrice du CCFC depuis trois ans devait prendre un vol ce soir-là et elle s’en est donc tenue à l’essentiel de sa présentation : l’importance de parler français. « C’est important de vivre en français et d’avoir un lieu de rassemblement tel que le CCFC, fait-elle valoir. J’ai toujours incité mes enfants à faire des activités en français. » Aujourd’hui, elle est très fière de dire que « sa fille étudie à l’Université de Montréal et envisage d’aller faire sa maîtrise en France ».
Mme Harungikimana a conclu sa présentation en citant l’écrivain Anatole France qui compare la langue française à une femme : « La langue française est une femme et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on est jamais tenté de lui être infidèle. » « J’espère que mes filles lui resteront fidèles, ajouta-t-elle, avant de céder le micro à Linda Drouin.
En lien avec les 400 ans de présence française dans la province, Linda Drouin a choisi de débuter son témoignage en présentant son ancêtre, Robert Drouin, arrivé en Nouvelle-France en 1634. Puis, elle a fait un survol de son parcours scolaire et professionnel, y compris un séjour de quatre ans sur une base militaire en Allemagne. Cette Franco-Ontarienne, qui a fait carrière dans les écoles françaises de la région, a donné plusieurs exemples qui illustrent bien sa fierté d’afficher sa culture francophone.
« La langue maternelle est celle qui exprime notre identité, notre culture, notre cœur et il faut la protéger », dira-t-elle. En dépit des difficultés rencontrées, LindaDrouin est très fière de voir qu’aujourd’hui ses enfants parlent toujours le français et qu’ils ont décidé, à leur tour, de transmettre cette langue à leurs enfants.
Après avoir entendu les trois témoignages de ces francophones convaincues, les participantes ont pu leur poser quelques questions avant de prendre une courte pause avant le tirage des nombreux prix de présence. Par le biais de ces présentations, toutes ces femmes ont apprécié le magnifique cadeau qui leur avait été fait. Il n’y a pas à en douter, l’engagement à garder la langue française toujours vivante passe souvent par la femme.