Créé par Sofifran (Solidarité des femmes et des familles immigrantes francophones du Niagara et de Hamilton) en 2008, Festiv’Ébène a pour but de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs dans le Niagara. Depuis huit ans, l’événement a eu lieu plusieurs fois à Welland et à deux reprises à St. Catharines. « L’édition de cette année n’a rien à envier à celles qui l’ont précédée », s’empresse d’ajouter Fété Kimpiobi, la directrice générale de l’organisme. 

Du nouveau, il y en a tous les ans avec Festiv’Ébène et l’édition 2014 n’a pas fait exception à la règle. Ainsi, un nouveau partenariat développé avec l’Université Brock a permis, pendant quatre jours, de présenter l’exposition « Voyage au cœur des scarifications » sur le campus, d’y offrir des présentations et un atelier sur le sujet ainsi que d’y tenir l’ouverture officielle de Festiv’Ébène le 13 février.

D’ailleurs les photographies de l’exposition ont été de nouveau affichées sur les murs de la salle communautaire de l’église Holy Trinity de Welland, le samedi 22 février à l’occasion de la soirée culturelle. « Les scarifications (incisions superficielles dans la peau) sont un mode de communication très commun, traditionnel en Afrique, explique Mme Kimpiobi. Les gens ne s’habillent pas alors ils se scarifient la peau. C’est une certaine parure. Les scarifications permettent aussi de déterminer le rang social d’une personne. Pour une femme, elles indiquent si elle est célibataire, mariée, mère, veuve, etc. »

Outre l’exposition « Voyage au coeur des scarifications »,Festiv’Ébène a présenté le fruit du travail de l’atelier de couture, un programme intergénérationnel de Sofifran, qui a permis aux participantes de fabriquer de magnifique coussins et courtepointes aux motifs africains. Pour sa part, l’exposition sur les Épices du monde (et sa cinquantaine d’échantillons) était de retour pour une troisième année consécutive, permettant à tout un chacun de toucher et de sentir ces aromates souvent exotiques. 

Les participants ont pu également savourer les spécialités culinaires préparées par Ghanaman. Au menu : kébab, poisson, chèvre, ragoût, riz, banane-plantain , pour ne nommer que celles-là.

De nouveau cette année, Festiv’Ébène en a mis plein les oreilles des amateurs de musique « noire ». Les danses traditionnelles de la République démocratique du Congo avec Fumu Jamez et son groupe, le formidable Backo Njacko (Cameroun) et son ensemble, Yaovi Hoyi (Togo) et ses musiciens (en première à Welland), les danseuses et les tambourinaires de la Rwandaful Cultural Troupe, le groupe Révélation (Haïti) et quelques autres ont épaté la galerie. Entre deux prestations musicales, la troupe de théâtre amateur Sofifran a présenté Tumulte chez les Dangerio, une création collective loufoque écrite et mise en scène par Nafée Faïgou. La soirée s’est terminée par une danse où chacun a pu se déhancher sur des rythmes endiablés, et en se promettant d’être de nouveau au rendez-vous l’an prochain.

« Nous recevons toujours des artistes de la diversité, des artistes canadiens et franco-ontariens, ajoute fièrement Mme Kimpiobi. C’est pour ça que le festival draine énormément de monde. C’est un événement d’utilité publique qui, au cœur de l’hiver, permet de nous réchauffer, de danser, de réseauter. C’est une occasion unique de mettre en présence des personnes d’horizons différents. Il répond vraiment à un besoin. »

Photo : Extrait de la pièce Tumulte chez les Dangerio