L’école Père-René-de-Galinée (PRDG) était l’hôte du 41e tournoi masculin franco-ontarien de hockey sur glace du 4 au 6 avril, à Cambridge. Venues de tous les coins de la province, de Longlac à Windsor en passant par Toronto, 50 équipes ont défendu les couleurs de leur école.
Au-delà du résultat purement sportif et de la victoire des Faucons de Franco-Cité face à Garneau, deux écoles d’Ottawa (5-2), le clou du spectacle résidait dans la rencontre entre les jeunes et un certain Steven Finn. Venu donner une conférence à l’invitation des neuf enseignants impliqués dans l’organisation, l’ancien capitaine de la défunte équipe des Nordiques de Québec a captivé son jeune auditoire, réuni pour une soirée culturelle fédératrice au sein du gymnase de l’établissement secondaire catholique, le mercredi 5 avril.
Revenant sur sa carrière sportive et prenant des exemples personnels parfois difficiles comme ses rapports avec son père ou ses déménagements successifs du Canada aux États-Unis, après la vente de son club dans le Colorado, l’arrière-gauche, qui totalise douze saisons en Ligue nationale de hockey, a donné une leçon de vie aux quelque 500 participants.
« Le leadership passe par l’acceptation de soi et des autres. Ayez un comportement positif, exemplaire, soyez accueillants envers vos nouveaux coéquipiers et l’équipe se réalisera dans ses objectifs. Se fixer des objectifs précis et atteignables est le meilleur moyen d’être dans le présent, être acteur de son destin et profiter de chaque instant », selon le champion québécois reconverti dans l’industrie pharmaceutique.
« Le talent, c’est 5 % de la réussite, c’est ce que la nature nous donne. L’attitude, c’est ce que l’on développe tout au long de sa vie, ce sont les 95 % restants ». Et de sortir une surprenante formule mathématique : performance = potentiel moins interférences ! « Les interférences sont celles que l’on se crée nous-mêmes lorsqu’on laisse nos pensées et nos émotions nous submerger, a-t-il décrypté, déclarant s’être souvent senti trahi, abandonné, devenant impulsif, agressif.
« Je me suis longtemps battu contre mes démons, avant de comprendre que mon pire ennemi n’était pas le coach ou les autres, mais moi-même. Lorsque les choses ne passent pas bien, on en veut à la terre entière et on laisse échapper notre destinée. Ces interférences portent un nom : l’ego et le temps. Il faut donc « mettre de côté son jugement et se concentrer sur son attitude, travailler fort, se retrousser les manches et changer sa relation au temps pour vivre pleinement l’instant », a conseillé Steven Finn, attentivement écouté par les élèves, mais aussi leurs enseignants et entraîneurs.
Ces derniers étaient d’ailleurs enthousiastes à l’issue de la conférence. « C’est une chance pour les élèves de rencontrer un champion tel que Finn. Par le biais de son intervention et du tournoi, on a atteint notre but : célébrer la francophonie, l’excellence et les valeurs du sport », concluait Frédéric Mercier, enseignant de la réussite à PRDG.
Photo : Steven Finn, l’ancien capitaine de la défunte équipe des Nordiques de Québec