La météo des dernières semaines n’a pas épargné Sofifran : l’organisme cherchait à réunir les divers intervenants impliqués dans le projet Émergence Plus mais les conditions hivernales contrecarraient constamment ses plans. C’est finalement le mardi 12 février que Sofifran a officiellement dévoilé le logo de cette initiative et qu’une première réunion en a rassemblé les partenaires, par vidéoconférence il est vrai.

Qu’est-ce qu’Émergence Plus? Il faut remonter à avril 2018 pour trouver les origines de ce projet de conciliation travail-famille. C’est sous le nom de Sécuriser les femmes du Niagara que l’idée avait alors été soumise à Condition féminine Canada et finalement acceptée quelques mois plus tard.

Avec un financement du gouvernement fédéral de 270 000 $ sur trois ans, Sofifran avait dès lors les coudées franches pour, dans un premier temps, mener une étude sur les défis rencontrés par les immigrantes de la région lorsqu’il est question de transports et de services de garde. Avec ces données en main, l’organisme et ses partenaires se pencheront ensuite sur les solutions les plus appropriées et développeront des pratiques qui non seulement répondront à un besoin dans la Péninsule, mais pourraient fort bien devenir un modèle pour d’autres régions.

Au-delà des territoires, c’est aussi le profil des bénéficiaires potentielles qui est varié : « C’est un projet de société, rappelle Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran. Ses résultats vont s’appliquer à toutes les femmes, toutes les familles qui sont aux prises avec ce problème ».

En effet, plusieurs se reconnaîtront dans ces difficultés aussi bien financières que logistiques, où se trouver un moyen de transport qui s’accorde avec les heures d’ouverture de la garderie et l’horaire de travail ou des cours postsecondaires devient un insoluble casse-tête. Il arrive souvent que des femmes aient alors à sacrifier leur carrière pour s’occuper de leurs enfants, ce qui précarise inévitablement leur autonomie financière et leur développement socioprofessionnel. Cette situation est encore plus problématique pour les nouvelles arrivantes dont le statut complexifie parfois l’accès au marché du travail et à certains programmes.

C’est pourquoi Sofifran, fidèle à son mandat, a décidé l’année dernière d’épauler ces femmes afin qu’elle puisse non seulement être « sécurisées » au plan monétaire et professionnel comme le rappelait le nom originel de cette initiative, mais maintenant « émerger » à une vie nouvelle, plus pratique, moins stressante et plus apte à favoriser leur épanouissement. Le logo d’Émergence Plus, fait de trois papillons, illustre cette transition.

La réunion du 12 février dernier a mis en contact les membres du comité aviseur, composé de représentants des milieux économique, politique et éducatif représentatifs du Niagara, dans leurs premières démarches pour dégager des stratégies. Pour appuyer ce comité dans ses travaux, un groupe-cible a été mis sur pied, composé de femmes qui ont vécu ou vivent encore cette problématique à laquelle Sofifran tente de trouver une solution. Il est possible que le cercle de participants soit agrandi en fonction des besoins et des possibilités.

« Je ne pense pas que l’on puisse trouver une solution en claquant des doigts », concède Mme Kimpiobi. N’empêche, Émergence Plus constitue un grand pas dans la bonne direction.