Apprendre le français peut aller bien au-delà de la grammaire. Car la langue française, c’est littéralement un monde, une histoire qui couvre des siècles et dont les ramifications se retrouvent sur tous les continents. Ce sont aussi des auteurs au profil social et au tempérament les plus divers, de même que de nombreux styles évoquant aussi bien l’éventail des possibilités offertes par l’imaginaire que les messages que l’on cherche à véhiculer.
C’est pour donner la chance à ses étudiants de saisir le français dans toutes ses dimensions littéraires et sociales que l’Université McMaster offre depuis quelques années un programme de maîtrise et de doctorat en Francophonie et Diversité. « La littérature est un phénomène humain dont les méthodes d’approche sont en dialogue avec les autres domaines des sciences humaines », explique Eugène Nshimiyimana, président du département de français de l’Université McMaster. Chaque écrivain a une psychologie qui lui est propre, vit en société et interagit avec elle. « La littérature aura toujours un regard sur la réalité », poursuit M. Nshimiyimana, dont le champ d’expertise et celui de ses collègues consistent justement à analyser cette dynamique dans laquelle la société influence l’écrit et vice-versa.
Considéré sous cet angle, on comprend mieux comment l’étude du français peut s’inscrire dans l’optique de la diversité. La création du doctorat, il y a trois ans, visait à approfondir ce que la maîtrise, d’une durée d’un an, ne pouvait aborder que brièvement. La francophonie est un terme parapluie qui, sous une apparence d’unité, recoupe un espace géographique et social caractérisé par les différences, le doctorat permettant de mieux cerner ces dernières.
C’est sur l’interdisciplinarité, une approche fort populaire dans les milieux académiques, que le programme de doctorat est construit. Les étudiants peuvent donc en apprendre davantage non seulement sur la littérature francophone d’ici et d’ailleurs (Afrique, Caraïbes, France, etc.), mais pourront aussi l’étudier dans ses dimensions temporelles (roman du XIXe siècle, prose du XVIIIe siècle, œuvres contemporaines, etc.) et sociologiques (postcoloniale, féministe et autres).
Objet d’étude presque aussi vaste que l’imaginaire qui le porte, la littérature francophone est décidément un des sujets les plus agréables à découvrir et à approfondir.
Photo : Eugène Nshimiyimana