Les amateurs de tracés soignés et de couleurs d’exception trouveront leur bonheur à l’exposition Expressions of Warmth, qui a lieu jusqu’au 15 juillet à la Uptown Gallery Waterloo Town Square de Waterloo.
Trois artistes de haute volée prennent part à cet évènement, chacun faisant office de référence dans son domaine artistique respectif. Ainsi, l’artiste multimédia Diane Eastham et la photographe Melissa Kristensen-Smith y présentent leurs œuvres ainsi que Sophie Drouin, mosaïste québécoise au talent indéniable. Le travail de cette dernière se focalise, pour l’occasion, principalement autour des saisons, sur les différents cycles naturels dans ce qu’ils ont de créatif comme de destructeur. Un travail de longue haleine, fruit de son expérience et de son acharnement.
Effectivement, Mme Drouin n’en est pas à son coup d’essai. Elle est en quelque sorte la seconde génération dans son art puisque c’est avec son père, également mosaïste, qu’elle fait ses premier pas dans le domaine. « J’ai connu la mosaïque toute ma vie, dit-elle. Mon père l’enseignait à l’université. Après son décès, je me suis retrouvée sans professeur et je suis alors partie faire des stages en Italie. » Impressionnée par les compétences de ses professeurs européens, elle débute par de la copie de mosaïque romaine puis fait évoluer son art vers quelque chose de plus personnel. Toutefois, s’adonner à cet art est loin d’être facile : « La mosaïque prend du temps car il faut tout casser à la main, et les outils utilisés sont le marteau et le tranchant, les mêmes depuis le temps des Romains! »
L’exposition regroupe un certain nombre de ses travaux, dont trois mosaïques pures liées à l’automne ainsi qu’à l’hiver. « On y voit les ramassis de feuilles et le fouillis hivernal que l’on trouve à côté de la route », ajoute-t-elle. Les autres œuvres présentées sont des combinaisons de mosaïque et d’ancaustique, matériau à base de cire d’abeille. « C’est une voie nouvelle, je cherche à pousser le plus loin possible », s’exclame-t-elle, toujours en quête d’innovation. Elle fait un parallèle entre ce besoin de nouveauté et sa carrière de musicienne, car oui, elle fait également partie de l’Orchestre philarmonique de Kitchener-Waterloo. « Ça fait 30 ans que je suis musicienne et j’ai principalement joué des auteurs innovateurs, explique-t-elle, ce sont eux que l’on joue et non ceux qui copient ».
Lorsque l’on aborde la question de la qualité de son travail, elle sait avec exactitude ce qui discerne une bonne production d’une mauvaise. « Une bonne mosaïque, c’est quelque chose qui ne peut pas être exprimé dans un autre médium », confie-t-elle. Participant à plusieurs regroupements internationaux de mosaïstes réputés en France et aux États-Unis, elle continue à faire évoluer son art auprès des autres. Par ailleurs, elle tient les participants à l’exposition Expressions of Warmth en haute estime : « C’est un honneur de participer avec des artistes de cette qualité dans un espace autogéré », dit-elle gaiement, avant d’expliquer combien il est difficile de trouver des créatifs aussi altruistes.
Photo : Late Fall par Sophie Drouin