S’adonner à l’écriture est une ambition que plusieurs caressent sans jamais faire le grand saut alors que d’autres, très peu nombreux, ont la chance et le talent nécessaire pour vivre de leur plume. Entre ces deux extrêmes, il y a ceux que les circonstances et divers projets ont occupé suffisamment pour les arracher de temps à autre à leurs manuscrits mais qui reviennent toujours, lorsque l’occasion s’y prête, à leur passion pour la littérature.

C’est le cas de Marie-Christine Clément, tour à tour avocate, traductrice juridique et aujourd’hui, à Brantford, éleveuse de chevaux et instructrice d’équitation. En filigrane de ce parcours éclectique, un engouement pour les belles-lettres qui remontent à loin.

« J’ai commencé à écrire quand j’avais à peu près huit ans dans les années 1970 au Québec », relate Mme Clément. Son premier roman, complété à l’âge de 12 ans, n’a pas trouvé éditeur mais le second, intitulé Fol espoir, qu’elle a rédigé à l’adolescence, a séduit le milieu de l’édition pour finalement sortir en 1997. Un peu plus tard, ce fut Un animal a fait grandir un enfant et, en 2000, Bonaventure, la suite de Fol espoir.

Le tournant du millénaire a aussi été l’époque de son déménagement en Ontario. Une dizaine d’années plus tard, elle se dotait d’une écurie afin de s’adonner à son autre grande passion.

« J’ai toujours aimé les animaux, relate Marie-Christine Clément. Je suis la seule dans ma famille à faire de l’équitation et à aimer les chevaux. » La place importante et souvent méconnue que la gent équine a occupé dans l’histoire de l’humanité l’amène à se questionner sur ce rapport entre les humains et les chevaux et sur son origine énigmatique. Au cours des millénaires, il y a sans doute toujours eu des gens qui ont eu un intérêt pour les chevaux et une habileté à surmonter leur nature timide pour les dresser. « Je compte peut-être parmi les personnes qui ont une affinité particulière avec ces animaux-là », suppute l’auteure.

En tout cas, elle crédite les spectacles d’équitation auxquels elle a assisté dans son enfance comme ayant été l’élément déclencheur de son inspiration littéraire, les animaux occupant toujours une grande place dans ses récits.

C’est le cas de Souvenirs à quatre pattes, le nouveau titre donné à une réédition de Un animal a fait grandir un enfant, sortie au cours des derniers jours en format Kindle (un appareil électronique portable conçu pour les longues lectures) et disponible sur Amazon. Cette version améliorée de l’édition originale en reprend l’essentiel : il s’agit d’une collection d’anecdotes, sous forme de récit initiatique lié aux lois de la Nature, qui met en vedette les animaux de compagnie qui ont marqué la vie de Marie-Christine Clément. Le roman s’adresse aux jeunes de 8 à 14 ans.

À noter que cet ouvrage et les autres romans de Mme Clément ont été publiés sous le nom d’auteure Christine Martin.

Revisiter ses créations des années 1990 est d’ailleurs ce qui occupe présentement Mme Clément lorsque ses chevaux lui donnent un moment de répit! Elle a entrepris la traduction en anglais de Fol espoir et de Bonaventure qu’elle compte également rendre disponibles en format Kindle. Elle possède aussi, quelque part dans un tiroir, l’ébauche d’un roman en anglais, un récit satyrique de l’industrie du conditionnement physique, qu’elle se promet de compléter un jour.

Comme Marie-Christine Clément le souligne, la manière de raconter une histoire est souvent aussi importante que l’histoire elle-même. Aux lecteurs, donc, de découvrir les mille et une astuces littéraires et figures de style employées par cette auteure francophone qui a fait de l’Ontario sa terre d’adoption.

PHOTO – Marie-Christine Clément et son cheval Outlander