Le 31 octobre, dans les pays où la culture anglo-saxonne est prédominante, nombreux seront ceux qui célébreront l’Halloween. Des enfants surtout, mais aussi un nombre surprenant d’adultes souligneront cette fête par simple envie de s’amuser ou, dans certains cas, pour des raisons culturelles, voire religieuses.
Il est facile de l’oublier, tant l’Halloween est aujourd’hui devenu un spectacle commercial où le grotesque le dispute à l’épouvante, mais cette célébration a des origines religieuses. À la fin de l’Antiquité, les Celtes dominaient une bonne partie de l’Europe et leur système de croyances attachait beaucoup d’importance aux mouvements des astres et aux changements de saison qui leur sont associés. La fin de l’été était considérée comme le moment de l’année où la frontière entre le monde des humains et celui des esprits s’atténuait et permettait à ces derniers de parcourir la Terre.
Craignant les étranges pouvoirs de ces entités surnaturelles, les Celtes organisaient chaque année un festival nommé Samhain. Temps de bruyantes réjouissances destinées à chasser les esprits, cette fête constitue l’« ancêtre » de l’Halloween moderne. Bien que des célébrations semblables existaient sur le continent européen, elles ne survécurent tant bien que mal que dans les îles britanniques, dernier bastion vivace de la culture celtique.
Ainsi, c’est par le biais des immigrants irlandais que Samhain, devenu Halloween (All Hallows Eve), fut introduit en Amérique du nord au XIXe siècle. La fête n’avait alors plus rien de païenne pour ces pieux catholiques et les rites des siècles passés n’étaient à présent qu’un prétexte pour se divertir. Les costumes portés en cette occasion par leurs ancêtres pour tromper les esprits et éviter de se faire posséder par eux servaient désormais à des fins cocasses.
De manière générale, la plupart des traditions associées à l’Halloween trouvent leurs origines dans les superstitions païennes mais une dynamique moderne a vu le jour au milieu du XXe siècle. Pour leur offrir une activité en soirée qui puisse les garder occupés, la fête fut de plus en plus souvent organisée de façon à cibler les jeunes. Dans la même veine, le commerce se mit de la partie pour inonder le marché de produits associés à l’Halloween. C’est cette version populaire et mercantile de la fête qui existe encore aujourd’hui.
Mais plusieurs ne l’entendent pas ainsi. Depuis les années 1970, l’Occident a vu se propager nombre de spiritualités alternatives au christianisme et certaines se réclament d’antiques racines celtiques. C’est le cas notamment des adeptes de la Wicca, une adaptation de ce qui est perçu comme ayant été la religion traditionnelle des Européens, de laquelle très peu de choses sont connues avec certitude. Les conceptions varient quant à ce qui doit être souligné dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre mais les Wiccans, règle générale, en font une célébration de la nature et une commémoration du passage de la vie à la mort.
Loin de ces considérations métaphysiques, le Nord-Américain moyen ne veut que passer du bon temps à l’occasion de l’Halloween et les organismes de langue française ajoutent leur touche particulière aux festivités du moment.
Ainsi, le Centre communautaire francophone de Cambridge invite les enfants à se déguiser et à participer à ses activités amusantes qui auront lieu de 11 h 30 à 13 h 30 le dimanche 29 octobre. Un souper-spaghetti pour toute la famille suivra à 17 h 30. La même journée, au Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara de Welland, le film d’animation Frankenweenie sera présenté à 14 h. Les enfants sont conviés à se costumer.
Pour les jeunes qui s’adonneront à la collecte de friandises de porte en porte, la sécurité est toujours de mise et les parents peuvent se référer aux consignes offertes par Santé Canada. Tant en ce qui touche les déplacements à l’extérieur que la consommation de bonbons, il est toujours plus prudent de se remémorer les règles élémentaires de précautions pour que l’Halloween demeure ce qu’elle est depuis longtemps : une occasion de s’amuser.