Depuis nombre d’années, les gouvernements, entreprises et organismes cherchent à concevoir leurs services et leurs espaces de travail en tenant compte des besoins de ceux ayant un handicap. Cela n’est d’ailleurs plus un simple impératif moral mais est désormais requis par la loi. Malgré toute la bonne volonté dont les gens peuvent faire preuve, il est souvent difficile de s’imaginer ce qui peut efficacement aider les personnes handicapées à évoluer en société aussi facilement que leurs concitoyens.
C’est pour contribuer à lever les obstacles à l’intégration des gens ayant une limitation physique ou intellectuelle qu’existe Le Phénix. Cet organisme francophone a notamment pour mandat de conseiller tant les secteurs public que privé pour les aider à s’adapter à leurs employés ou clients vivant avec un handicap.
C’est ainsi que le 5 mars dernier, dans les locaux d’Ontario Office Works, à Welland, se tenait un atelier informatif gratuit dispensé par Judith Parisien, directrice générale du Phénix. Portant sur la Loi de 2005 sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario, l’atelier devait aider les organismes participants à établir des politiques pour se conformer aux normes établies par le gouvernement. Le Club Social, l’ABC Communautaire, le Club Renaissance, CERF Niagara, La Boîte à soleil, Sofifran, Ontario Office Works et le Centre de santé communautaire Hamilton/Niagara, représentés en tout par une vingtaine d’employés et bénévoles, ont participé à cette activité. Le ministère de la Formation et des Collèges et Universités, qui en avait financé la tenue, était représenté par Line Breton, conseillère en emploi et en formation.
En Ontario, 15,5 % de la population doit composer avec un handicap. Celui-ci peut être visuel (cécité partielle ou complète), auditif (surdité partielle ou complète), physique (mobilité réduite, épilepsie, etc.), intellectuel (retard du développement mental) ou psychique (schizophrénie, dépression, etc.). Compte tenu du vieillissement de la population, le pourcentage de gens aux prises avec une forme ou une autre de déficience tendra à augmenter.
Les explications de Judith Parisien ont illustré à quel point les situations peuvent être variées mais aussi qu’il ne suffit souvent que d’un peu d’imagination pour s’y adapter. Une bonne nouvelle pour la majorité des employeurs qui, par inadvertance, ignorent que le délai qui leur était consenti par la loi pour se conformer aux normes d’accessibilité est aujourd’hui expiré.
Mme Parisien a évoqué de nombreux exemples d’adaptation aux besoins des personnes handicapées auxquels on ne pense pas toujours : l’amélioration de la lisibilité des sites web et de l’affichage, la sécurité au travail pour les gens avec une limitation, l’ouverture d’esprit face à certains animaux d’assistance, etc. Elle a également parlé de la manière dont les offres d’emploi devrait être rédigées pour ne pas créer de malentendu, l’accueil à réserver aux candidats avec un handicap, l’établissement de processus pour que les employés handicapés aient de la formation et de l’avancement professionnel, etc. Les participants avaient de leur côté de nombreuses questions quant aux responsabilités des entreprises et organismes, aux devoirs des locataires versus ceux du propriétaire d’un l’immeuble, aux attentes du gouvernement, etc.
Comme le dira Judith Parisien au cours de l’atelier : « C’est l’obstacle qui crée l’handicap ». Cette formation, appréciée des participants, contribuera à faire en sorte qu’il n’y ait plus, dans l’avenir, de distinction entre les citoyens basée sur leur aptitudes physiologiques ou mentales.
Photo: Des représentants de huit organismes ont participé à l’atelier