Pour aider les immigrants francophones à se repérer dans le complexe système de soins ontarien, le Club de l’amitié du Centre de santé communautaire de Hamilton-Niagara organise deux fois par mois une réunion d’information à Hamilton.
Intitulé Naviguer dans le système de santé, l’atelier du vendredi 24 novembre a permis de dissiper bien des doutes et de répondre à des questions concrètes sur la prise en charge des médicaments, les avantages de la Carte Santé ou encore les services en français disponibles dans la région.
L’infirmière communautaire Christine Meyre a expliqué les différents services existants, tout en sensibilisant au désengorgement des urgences. « Quand on manque d’information, le réflexe est de s’orienter vers les urgences de l’hôpital, constate-t-elle. Or ce sont des services souvent saturés et que ne justifie pas forcément notre état de santé. »
Les participants ont ainsi pris connaissance du service téléphonique TéléSanté qui apporte des conseils 24 h sur 24 (au 1 866 797 0000) ainsi que du programme gouvernemental Accès soins.
« Le médecin de famille reste la personne la mieux placée pour aider les patients, souligne la professionnelle. Nous en avons trois au centre de santé de Hamilton. Toutefois, ceux qui n’en n’ont pas encore ou qui ne parviennent pas à le joindre peuvent se tourner vers les cliniques sans rendez-vous, très utiles pour apporter les premiers soins, en cas de blessure mineure par exemple.
L’infirmière a invité les participants à effectuer leur demande de Carte Santé dont le délai d’obtention est d’environ trois mois. Très pratique, elle couvre 4300 médicaments pour les personnes éligibles au Programme de médicaments de l’Ontario, moyennant une franchise de 100 $. Cette carte prend surtout en charge les visites médicales, les vaccins et, selon l’âge, certains coûts liés à la vue pour les moins 19 ans et plus de 65 ans.
La vue est effet une des principales sources d’inquiétude chez les patients, tout comme les dents. « Une assurance privée permet bien souvent de limiter les dépenses car la carte ne prend en charge que certaines chirurgies, lorsqu’elles sont réalisées à l’hôpital, prévient Christine Meyre. Le programme Beaux sourires donne tout de même accès gratuitement à des examens préventifs et des soins urgents pour les moins de 17 ans, tandis que l’Autobus santé dentaire s’avère une alternative intéressante pour les résidents d’Hamilton. Il fait partie des nombreux autres dispositifs réservés aux familles à faible revenu, à l’image des programmes Trillium, Ontario au Travail, ou encore Special supports Hamilton.
Plusieurs participants ont exprimé leur préoccupation d’être servis en français. Dans une région désignée comme telle, ce service ne va pourtant pas de soi partout, notamment à l’hôpital où l’enfant fait souvent office d’interprète entre ses parents et le médecin. « C’est ce qu’on veut éviter », insiste Christine Meyre, au côté de qui la planificatrice de services de Santé, Annie Boucher, a martelé l’importance de faire remonter les expériences de chacun en participant aux sondages de l’organisme Entité 2 qui émet des recommandations en la matière, voire en portant plainte auprès du commissaire au services en français de l’Ontario dont les enquêtes peuvent contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins dans sa langue.
Photos : l’infirmière communautaire Christine Meyre a expliqué les différents programmes à des participants soucieux d’être servis en français.