La diminution du nombre d’élèves est un phénomène qui affecte surtout les écoles de langue anglaise. Hors, le Conseil scolaire catholique MonAvenir est aux prises avec ce problème à Niagara Falls. Les deux écoles élémentaires en cause, Notre-Dame-de-la-Jeunesse et Saint-Antoine, affichent un taux d’occupation de leurs locaux en deçà de leur capacité. En pareille situation, il existe des directives, mises en place par le ministère de l’Éducation, pour trouver des façons de rendre les locaux financièrement viables.
Répondant à l’approche élaborée par le gouvernement, le Csc MonAvenir a d’abord cherché des organismes francophones intéressés à occuper des espaces dans ces écoles. Cette démarche n’ayant donné aucun résultat, c’est vers la communauté dans son ensemble que le conseil a dû se tourner, d’où cette consultation qui s’est tenue le 24 octobre.
Ceux qui se sentaient touchés par cette question, les parents comme les autres, étaient au rendez-vous et ils étaient nombreux. Pour tempérer les inquiétudes, André Blais, directeur de l’éducation, s’est fait rassurant. « Nous arrivons avec aucune idée préconçue », a-t-il rappelé pour démentir les rumeurs à l’effet que l’école Saint-Antoine serait déjà condamnée à fermer. Rien n’a été décidé et cette consultation, a insisté M. Blais, a justement été organisée pour trouver des pistes de solution.
Suzanne Iskander, surintendante à l’éducation, a fait une présentation détaillée des données relatives aux deux écoles dont le sort est dans la balance. Notre-Dame-de-la-Jeunesse accueille présentement 158 élèves alors que sa capacité est de 217. Son taux d’occupation est donc de 73 %. La croissance des effectifs y est lente mais constante. Par contre, seuls 90 élèves sont inscrits à Saint-Antoine alors que l’école peut en accueillir 222. Le taux d’occupation, qui est présentement de 41 %, est en diminution et les projections pour les prochaines années indiquent que cette tendance pourrait se poursuivre.
Melinda Chartrand, conseillère scolaire pour la région de Lincoln-Niagara et présidente du conseil, s’est adressée à l’assistance pour rappeler que, depuis 2015, plusieurs écoles avaient fermé leurs portes en Ontario. Cependant, cela ne veut pas dire que c’est ce qui attend les écoles Saint-Antoine et Notre-Dame-de-la-Jeunesse. « Dans la région du Niagara, j’espère trouver votre appui », a-t-elle souligné, faisant valoir qu’elle est la voix de la communauté à la table du conseil. Rappelant la valeur historique et sociale de l’école Saint-Antoine, celle dont la situation est la plus critique, Mme Chartrand s’est montrée optimiste en indiquant que les données du recensement ne représentent pas la clientèle potentielle dont elle pourrait bénéficier pour assurer son futur.
Quatre options furent soumises à l’examen des parents pendant cette consultation : la location des locaux inutilisés; le transfert des élèves de 7e et 8e années à l’École secondaire catholique Jean-Vanier et la location d’un plus grand nombre de locaux; la fermeture de l’école Saint-Antoine et le transfert de tous ses élèves à l’école Notre-Dame-de-la-Jeunesse; et finalement, la fermeture de Saint-Antoine, le transfert de ses effectifs de la maternelle à la 6e année à Notre-Dame-de-la-Jeunesse et l’ajout d’une 7e et 8e années à Jean-Vanier, où se rendraient les élèves de ces niveaux étudiant présentement dans les deux écoles de Niagara Falls.
La première option n’a jusqu’à présent donné aucun résultat. Quant aux trois autres, elles entraînent des conséquences pour les élèves en termes de temps passé à voyager en autobus, à être contraint de suivre des cours dans des « portatives », à fréquenter un milieu qui n’est pas celui auquel ils sont habitués, etc. La période consacrée aux suggestions et commentaires de l’assistance a donc porté, pour l’essentiel, sur ces répercussions.
L’idée d’envoyer les effectifs de 7e et 8e années à Jean-Vanier a soulevé une vive opposition : perte d’une occasion pour ces jeunes d’être des leaders dans leur école, fréquentation prématurée des élèves du secondaire, diminution possible des inscriptions au bénéfice d’écoles situées plus près, etc., les raisons étaient nombreuses.
Les participants à la consultation étaient également dubitatifs face au peu de temps laissé à Marcel St-Onge, le nouveau directeur de Saint-Antoine, pour redresser la situation. Entré en fonction en septembre, son énergie a redonné confiance aux parents. À ce propos, quelqu’un a fait remarquer que les effectifs à cette école semblent fluctuer en fonction des directions.
Plusieurs critiques ont également été faites quant au délai serré du processus d’examen et de consultation. La méthodologie utilisée pour prévoir la fréquentation des deux écoles a aussi été mise en doute. Quant à la location possible de locaux, des représentants d’organismes ont mentionné qu’ils n’avaient pas été contactés à ce sujet, ce à quoi André Blais a répondu qu’il n’était pas trop tard pour faire une offre.
Les suggestions n’ont cependant pas manqué : revoir les zones de fréquentation, améliorer la promotion de l’école Saint-Antoine, attendre quelques années pour donner la chance à la nouvelle direction de faire ses preuves, etc. La communauté était visiblement attachée à cette petite école et à son personnel et voulait tout mettre en oeuvre pour en assurer la survie.
D’autres étapes suivront jusqu’au 31 janvier, alors que le Csc MonAvenir décidera de ce qui doit être fait à Niagara Falls et du plan de transition qui suivra en conséquence. Entretemps, les citoyens peuvent contacter le conseil pour toutes questions ou commentaires.
PHOTO : La communauté a répondu à l’invitation du conseil.