Au cours des 100 dernières années, les Franco-Ontariens se sont investis et ont défendu leurs droits dans des domaines toujours plus nombreux. L’éducation, la politique provinciale, les arts, les services publics, etc. : un peu partout, les francophones ont cherché à imposer leur marque et à créer des forums où ils pourraient échanger et faire part de leurs préoccupations. En 1989, un autre champ d’activités s’ouvrait à leurs aspirations : le monde municipal.
Par la fondation de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO), les francophones impliqués en politique municipale souhaitaient se donner une voix collective et faire connaître les questions qui leur tenaient à cœur. Aujourd’hui, si bien des choses ont changé, la passion demeure de même que la volonté d’être toujours aussi pertinent et à l’écoute de la population. Le congrès annuel de l’AFMO, tenu cette année à Welland du 17 au 19 septembre, était représentatif à cet égard par la diversité des thèmes abordés, le grand nombre de conférenciers et la belle collaboration entre les organisateurs de l’évènement et leurs partenaires locaux.
Plusieurs délégués étaient arrivés la veille du congrès, assez tôt pour pouvoir visiter Welland et les vignobles de la région du Niagara. Le lendemain, pour leur première journée de formation et de discussion, ce sont les thématiques touchant à la jeunesse qui, en matinée ont occupé les congressistes. Ce fut aussi l’occasion d’inviter des élèves du secondaire à se joindre aux délégués, en particulier pour la cérémonie de levée du drapeau, tenue à l’Auberge Richelieu, pour laquelle se sont également joints quelques bambins de garderies de la ville. Les délégués pouvaient aussi, lors des intermèdes entre les différentes activités et discours, jeter un coup d’œil aux kiosques des exposants aussi bien locaux (Entité 2, La Boîte à Soleil, CERF Niagara, représentants du milieu scolaire, etc.) que provinciaux et fédéraux (Société d’évaluation foncière des municipalités, Infrastructure Ontario, Industrie Canada, etc.). En après-midi, la dimension municipale des fêtes du 400e de la présence française en Ontario et la création d’un livre commémoratif sur l’histoire de l’AFMO ont fait l’objet de conférences. Un atelier, animé par Éthel Côté, spécialiste du développement des entreprises, et Luc Morin, directeur général du Conseil de la coopération de l’Ontario, a porté sur la reprise en main des petites entreprises par les jeunes.
La majorité des ateliers se sont tenus pendant la deuxième journée du congrès. C’est également à cette occasion que des questions plus techniques ont été abordées : la justice, les services policiers, l’utilisation des matières recyclés dans la construction des routes, la promotion des produits alimentaires locaux, la protection des sources d’eau, le bilinguisme et la francophonie. Après s’être remué les méninges pendant toute la journée, les congressistes se sont détendus en soirée lors du banquet. Des personnalités de marque y ont pris la parole dont Barry Sharpe, maire de Welland, Clermont Lapointe, président de l’AFMO, Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones et François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario. Robert Leduc et ses musiciens ont ensuite pris la relève pour mettre de l’ambiance après le repas. Le vendredi, dernière journée du congrès, a été consacré à l’assemblée générale de l’AFMO au cours de laquelle Jean-Yves Lalonde, maire de la municipalité d’Alfred et Plantagenet, a succédé à M. Lapointe au poste de président.
Après un quart de siècle d’existence, l’Association française des municipalités de l’Ontario demeure donc collée à l’actualité et aux réalités des francophones, car au-delà des beaux discours et des grands concepts, ses membres travaillent concrètement et sur le terrain aux besoins de la population.