Le 14 octobre dernier, le Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario tenait son assemblée générale annuelle (AGA) dans ses locaux de London. Ce qui, en d’autres circonstances, eut peut-être été un simple exercice de routine a rassemblé 37 participantes en cette année du 10e anniversaire de l’organisme.

Loin de se contenter de faire de la figuration, le public a posé de nombreuses questions concernant le rapport de la directrice générale. Occasion de mettre en lumière les réalisations de l’organisme, le rapport s’attardait notamment sur l’aspect humain du travail des intervenantes et était d’ailleurs accompagné du témoignage d’une cliente. « Ce qui m’a frappée, c’est l’intérêt que les gens ont porté à ce qu’on fait », dira en entrevue Émilie Crakondji, directrice générale. Les questions touchaient en bonne partie au système judiciaire, aux défis à relever au quotidien et à la problématique du trafic humain.

Les chiffres ne démontrent pas tout. Comme le résume Mme Crakondji : « Le Carrefour des femmes, c’est un îlot de services en français dans un océan de services en anglais », avec ce que cela sous-entend comme contraintes en termes de ressources financières et humaines. Malgré tout, l’organisme parvient à venir en aide aux femmes de la communauté avec efficacité et dévouement et l’AGA fut d’ailleurs l’occasion de rendre hommage aux deux premières employées du Carrefour : Trisha Mendoza et Suzy Doucet-Simard.

En ce qui concerne Mme Mendoza, première collaboratrice de Mme Crakondji, la directrice générale résume sa contribution en quelques mots : « Si elle n’avait pas été là au début, le Carrefour n’aurait pas connu une croissance aussi rapide ». Une employée, Fozia Aboubaker, qui fait partie de l’équipe de l’organisme depuis cinq ans, a également eu droit aux hommages de l’assemblée.

La « doyenne » des employées, celle qui est là depuis le début et à qui la communauté doit l’existence du Carrefour, Émilie Crakondji, faisait aussi partie, et à juste titre, de celles dont l’AGA servit de prétexte pour souligner le parcours. Cette surprise avait été préparée à son insu et la présidente sortante, Suzanne Huot, a profité de l’occasion pour lui remettre une plaque-souvenir et une horloge personnalisée. Qui plus est, l’assemblée s’est également attardée à remercier Charlotte Legault-Hull et Anne Toth qui se sont longtemps illustrées au conseil d’administration.
Les participantes à l’AGA ont pu faire connaissance avec deux invitées spéciales. Lori MacDonald, conseillère en programmes au ministère du Procureur général de l’Ontario, et Jeanne Françoise Mouè, directrice générale de La Maison d’hébergement pour femmes francophones et membre du conseil d’administration de l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, ont répondu à quelques questions, mais étaient surtout présentes pour manifester leur soutien au Carrefour.

Les élections ont permis à Lisette Walker et Spéciose Mukakamanzi de joindre le conseil d’administration. L’attribution des postes se fera en novembre, lors de la première réunion, et il est attendu que Nicole Buteau, jusque-là vice-présidente, accède à ce moment au poste de présidente. Le Carrefour des femmes entreprendra alors une nouvelle année administrative pleine de défis.