Son nom et sa raison d’être sont généralement connus du public mais, en dépit des milliers de clubs sous sa bannière, peu connaissent les rouages d’une réunion Toastmasters. L’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW), toujours à l’affût de nouvelles activités pour ses membres, conviait ceux-ci à une démonstration d’une réunion coordonnée par cette association internationale vouée à former ses adhérents à l’éloquence et au leadership.
Réunis le 11 février dernier à Kitchener, la trentaine de participants, les uns membres d’un club local Toastmasters, les autres de l’AFKW, se sont livrés pendant une heure à une série d’exercices oraux destinés à acquérir des compétences en communication. Il y avait déjà dans la région des membres Toastmasters francophones ou bilingues désireux de s’adonner à ce passe-temps formateur en français. Or, il n’y avait pas de club de langue française à proximité. L’idée d’en former un fut examinée par le conseil d’administration de l’AFKW suite à une présentation de Suzanne Dansereau, membre du Club Energetics Toastmasters de Waterloo. C’est ainsi que les deux organismes ont mis leurs efforts en commun pour offrir cette séance du 11 février afin que le plus grand nombre de francophones puissent faire l’expérience de cette gymnastique de l’esprit et de la parole.
Mme Dansereau était d’ailleurs présente lors de cette soirée à titre d’animatrice. Parmi les autres membres chevronnés de Toastmasters figurait Bud Brown, directeur de la Division W, qui s’est adressé en français à l’assistance. M. Brown, qui a adhéré à l’association il y a 14 ans, en a expliqué les grands principes et a relaté sa première réunion. Après ces quelques mots de bienvenue, ce fut ensuite à l’ensemble des participants de se mettre en vedette, car c’est bien à cela que sert Toastmasters : former des gens capables de se démarquer en s’exprimant et en prenant des initiatives.
Premier exercice : improviser sur un thème donné pendant un court laps de temps. Les participants furent invités à raconter une anecdote personnelle relative à l’apprentissage d’une langue. Quelques-uns se sont prêtés au jeu, certains avec davantage de verve, mais toujours avec confiance. C’est en effet une des caractéristiques des clubs Toastmasters que de créer un climat convivial afin d’aider ceux qui se sentent moins à l’aise devant un public. Une courte évaluation de chaque performance a suivi.
Un autre moment fort de la soirée résidait dans les discours préparés par deux participants, les membres Toastmasters Claude Hamel et Bill Kirby. Ces discours, d’où l’improvisation n’était pas absente, avaient été préparés en fonction de thématiques précises. M. Hamel a ainsi raconté son parcours professionnel et personnel dans divers milieux bilingues tandis que M. Kirby a évoqué ce qu’il a appris de sa rencontre avec une survivante de l’Holocauste. Encore une fois, ces deux prestations ont été évaluées en fonction de la clarté des explications, du débit, de la gestuel, etc.
Cette première expérience d’une réunion Toastmasters en français s’est avérée un succès. « Je crois que c’est un moyen très plaisant d’apprendre dans une atmosphère détendue », a commenté Suzette Hafner, présidente de l’AFKW, dans son mot de la fin.
Photo: Les participants se sont initiés à l’art de discourir.