Un forum réunissant une centaine de francophones s’est tenu, le samedi 30 janvier, à la paroisse Sacré-Cœur de Welland. Venus principalement de la péninsule du Niagara, les invités avaient été conviés par le Comité organisateur à des partages d’informations et discussions en rapport avec la mise en œuvre effective de la Maison de la Culture francophone de Welland (Maison).

Rehaussé de la présence de politiciens dont les députés fédéral et provincial de la région, du maire de Welland Franck Campion, et de l’abbé Luc Samba, le forum a été animé par Ethel Côté. Pour sa part, Lucie Huot, du CERF Niagara, a présenté la mise en contexte du projet ainsi que son lien avec la planification stratégique communautaire.

Mais au fait, c’est quoi cette Maison? Marc-Yvain Giroux, président du Comité organisateur du forum, a d’abord présenté à l’assistance la genèse de ce projet dont il ne cache pas sa passion. Au commencement était le Comité paroissial de rénovation de la salle Sacré-Cœur qui, 53 ans après sa construction, réclamait une remise à niveau selon les standards d’aujourd’hui. Et pourquoi pas selon une nouvelle vocation que souhaiterait lui donner le Comité. C’est ce Comité chargé de donner un nouveau visage à cette salle paroissiale qui décida de fonder un nouvel organisme qui aura pour vocation « d’inclure tous les francophones et les francophiles de Welland dans des programmes et des activités de nature à développer chez eux la fierté de la langue (française) et de la culture francophone ».

Déjà, en septembre 2015, un autre forum, organisé par la Table interagence avait, entre autres, recommandé « la création d’une Maison des jeunes de la culture francophone ». Des besoins exprimés par ces deux initiatives citoyennes, naquit finalement « la Maison de la Culture francophone Inc. ».

Pour M. Giroux, le forum de la fin de semaine dernière était un élargissement de la consultation des organismes de la région du Niagara pour faire de cette Maison virtuelle quelque chose de concret dans la salle du Sacré-Cœur. D’où ce cri du cœur de ce vétéran de Welland : « Nous avons 400 ans de présence française en Ontario. Allons-nous laisser tomber? ». La salle a répondu en chœur : « Non ». Ainsi s’en sont suivies les communications des experts – dont celle du chercheur Raymond Mougeon consacrée au portrait démographique des francophones. Dans une démonstration, chiffres de Statistique Canada à l’appui, M. Mougeon a identifié quelques défis : vieillissement significatif de la population francophone,  de moins en moins de jeunes dans la communauté sont à même de s’exprimer en français, la population d’origine modeste qui se désintéresse du français au point où, par exemple, il est de plus en plus difficile de recruter des francophones pour des enquêtes d’opinion sur des questions qui les intéressent pourtant.

Mais puisque les défis sont faits pour être relevés, les membres de la Maison ont pris rendez-vous avec l’histoire. Et citant l’artiste Pablo Picasso, M. Giroux a déclaré que l’essentiel, c’est l’enthousiasme. Et l’enthousiasme, il y en avait à revendre dans l’assistance qui, au cours des travaux dans les sous-comités consacrés à la programmation des activités, à la gouvernance, au financement et à la communication, a déniché 29 idées d’activités et 38 autres en rapport avec les besoins de la communauté francophone. 

Des jeunes de l’école secondaire Jean-Vanier ont refusé que des adultes parlent pour eux. Ils ont exprimé haut et fort leur attachement à la langue française et à la culture francophone dont le besoin de faire comme tous les autres jeunes mais dans leur langue, le français. Ce n’est pas trop demander! Quelqu’un n’a-t-il pas dit que l’école était le pilier d’une langue?

En suivi au forum du week-end dernier, l’animatrice Ethel Côté fera la synthèse de la rencontre dans un document dont le Comité organisateur se servira pour poursuivre le travail en lien avec la Maison de la Culture francophone Inc. La priorité sera accordée à la recherche de financement pour donner à la salle du Sacré-Cœur un nouveau visage qui répondra aux missions de cette Maison de tous les francophones de Welland, et pourquoi pas de toute la péninsule du Niagara.