Les chantiers immobiliers fleurissent un peu partout à Welland. Après une année 2017 soutenue dans la construction (230 nouvelles unités) et dans la vente (950 transactions), l’année 2018 s’annonce tout aussi active. Une dizaine de projets sont en cours de développement (maisons individuelles et condominiums), principalement dans le nord et l’est de la ville.

« Cela représente à terme environ 300 nouvelles unités à des prix qui débutent autour de 280 000 $, estime Andrée Davis, agente immobilière chez Re/Max. Les gros investisseurs comme Montainview s’intéressent à Welland, car c’est une ville où la demande est très forte. Elle est très bien située, à une heure de Toronto et l’environnement est agréable. Cela attire de plus en plus de particuliers quittant Toronto devenu hors de prix. Ce sont pour la plupart des retraités qui viennent profiter d’un cadre de vie moins stressant, plus calme. Une fois leur hypothèque remboursée, ils vendent leur appartement torontois autour de 800 000 $ en moyenne et s’achètent une maison avec jardin pour environ le quart du prix à Welland. Ils profitent du reste de leurs économies pour bien vivre », constate-t-elle.

Les jeunes actifs sont aussi de plus en plus nombreux à s’installer dans la ville du Niagara, prêts à faire la navette entre Welland et leur lieu de travail, à Toronto, Hamilton ou, plus près, à Niagara Falls et St. Catharines. Certains trouvent aussi un emploi sur place.

Après le départ des grandes industries au cours de la dernière décennie, la ville assiste en effet à un retour de grandes entreprises sur un territoire qui présente l’avantage d’être proche à la fois des États-Unis et des grandes villes ontariennes. C’est le cas de l’usine de moteurs à pistons à gaz de General Electric qui entrera en fonction l’été prochain et créera près de 200 emplois.

« Ces entreprises modernes remplacent les anciennes industries polluantes. Cela accroît l’attractivité de Welland dont l’image a beaucoup changé. C’est une ville où il fait bon vivre : on ne fait pas la queue dans les magasins, la Péninsule offre beaucoup de loisirs et de plus en plus d’emplois ; les infrastructures se développent », ajoute Mme Davis prenant en exemple les nouveaux hôpitaux voisins de Niagara Falls et St. Catharines. Sans compter la ligne GO Train qui reliera Toronto à Niagara Falls, en 2023.

En dix ans, la population de la ville a crû de 2000 résidents, pour atteindre 52 200 en 2016 – dont 5800 Francophones, soit 12 % –, tandis que le taux de croissance de la Péninsule a bondi de 300 % entre 2011 et 2016. Un rapport de janvier 2018 de la Banque nationale du Canada place même la région du Niagara au deuxième rang, derrière celle de Hamilton et devant Kitchener-Cambridge-Waterloo, en terme de dynamisme économique.

Revers de la médaille, la hausse de la demande de logement s’est mécaniquement accompagnée d’une flambée des prix à Welland. Le prix moyen d’une maison est de 302 000 $ (soit 24 000 $ de plus qu’en 2017), selon les statistiques de Niagara Association of Realtors. « Les prix ont doublé en quatre ans », affirme Andrée Davis.

Welland demeure néanmoins la ville la moins chère de la Péninsule, comparée à Niagara Falls, St. Catharines ou Port Colborne où le prix de vente moyen avoisine respectivement 348 000 $, 352 000 $ et 330 000 $.

 

Photo : le vaste chantier de construction de condominiums sur la route Rice, au nord de la ville.