Avec le cancer et l’obésité, l’Alzheimer forme l’inquiétant trio des maux de santé dont la société moderne semble se préoccuper le plus. Signe des temps sans doute, notamment en ce qui concerne l’Alzheimer, un trouble associé au grand âge. Le mois de janvier est l’occasion saisie par certains organismes pour sensibiliser la population à ce phénomène et pour se solidariser avec les familles dont un proche est aux prises avec cette maladie.

Qu’est-ce que l’Alzheimer? Il s’agit d’un trouble cognitif qui doit son nom au psychiatre allemand qui, le premier, en fit une description élaborée en 1906. Il consiste en une altération de la mémoire, en une perte de la faculté de se concentrer et de résoudre des problèmes et en une difficulté d’élocution. Le comportement et les émotions peuvent en être affectés au point de rendre impossible la poursuite des activités quotidiennes. Les symptômes s’aggravent peu à peu, au rythme de la dégénérescence des cellules et, éventuellement, de leur mort. Le processus est irréversible et il n’existe pour l’instant aucun remède.

Il n’est point besoin de longue description médicale pour comprendre le drame vécu par ceux qui se savent atteint d’Alzheimer et qui en connaissent le dénouement inéluctable. Pour l’entourage du malade, il est également déchirant de le voir plonger lentement dans la confusion et la dépendance. C’est pourquoi la Société Alzheimer – Région du Niagara offre des services de soutien, d’éducation et d’accompagnement aux victimes directes et collatérales de cette maladie. 

Les visites à domicile, les rencontres dans la communauté et les présentations devant des groupes sont quelques-unes des approches utilisées pour informer la population et aider les malades et leur entourage à bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Denise Turgeon travaille à cet effet comme conseillère aux familles francophones. Elle peut être rejointe au 905 687-3914, poste 546. Avec les malades et leurs proches, elle examine les options qui s’offrent à eux et ce qu’ils peuvent faire dans l’avenir. Les aidants naturels, c’est-à-dire les membres de la famille du malade qui lui prodiguent des soins sur une base régulière, voire quotidienne, peuvent aussi s’entraider en partageant leurs expériences : « Dans la communauté, il y a un groupe de soutien pour les aidants aux malades. Il y a aussi un « café social » : c’est un groupe formé pour que les membres des familles puissent se rencontrer et discuter entre eux », mentionne Mme Turgeon.

L’Alzheimer est incurable mais il n’est jamais trop tard pour en atténuer ou en retarder les symptômes : une alimentation saine et des exercices physiques réguliers peuvent faire une différence. Quant à ceux qui voudraient apporter leur soutien aux programmes de la section du Niagara de la Société Alzheimer, ils peuvent s’inscrire, seuls ou en équipes, à une marche bénéfice qui se tiendra à l’Université Brock le 25 janvier. Une foire des services de santé de la région s’y tiendra par la même occasion et l’évènement aura une connotation festive.

L’Alzheimer est la forme de démence la plus fréquente au pays : le nombre de Canadiens vivant avec cette maladie ou une autre qui lui est apparentée doublera d’ici 2031. Bien que frappant surtout les gens du troisième âge, elle peut en réalité se manifester bien plus tôt : des formes précoces de la maladie peuvent en effet être diagnostiquées dès la quarantaine. Voilà une perspective qui effraie mais qui donne aussi à réfléchir : nul n’est à l’abri, mais grâce aux organismes spécialisés, il est possible de faire face à la maladie d’Alzheimer avec plus de sérénité.