Rares sont les sculpteurs québécois du XXe siècle qui ont réussi à se forger une réputation comparable à celle de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté. C’est ainsi dans le but de rendre hommage à cette figure de l’art canadien que le Riverbrink Art Museum a rassemblé des sculptures en bronze à l’occasion d’une exposition permanente qui se tient dans la bibliothèque. Ceux-ci font partie de la collection Sam Weir, avocat et grand amateur d’art, ayant terminé son existence dans la région du Niagara. C’est par ailleurs au cours des années 1940 que celui-ci s’est mis en tête d’acquérir suffisamment d’œuvres signées Suzor-Coté pour pouvoir se faire une idée du travail global de l’artiste dans la sculpture. Le décès du philantrope n’a pas empêché d’autres amoureux de son art de poursuivre cette quête.
Pour pouvoir comprendre la source de cette fascination, il convient de retracer le parcours du créatif québécois. Né à Arthabaska (aujourd’hui Victoriaville) dans la Belle Province en 1869, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté s’adonne très tôt à la peinture, principalement pour tout ce qui a trait aux églises. Il se forme réellement lors de ses études à l’École des beaux-arts de Paris, où il assouvit sa passion pour l’impressionnisme. A l’époque, il compte parmi ses fréquentations le célèbre Auguste Rodin, sculpteur français hors pair dont le talent a largement dépassé les frontières de l’Europe. De retour au Québec, il se lance dans la réalisation d’une série d’œuvres qui resteront gravées dans les annales de l’art national, tant ses productions furent marquées par l’audace et la variété. Il est adulé autant pour ses toiles que pour ses travaux sur bronze, qui représentent bien souvent des décors naturels canadiens ainsi que des personnages nord-américains typiques. L’engouement pour ses productions fut tel que la presse et les critiques d’art n’ont pas hésité à le qualifier de géant de l’art canadien.
Debra Antoncic, conservatrice du musée, détaille cette exposition : « C’est une exposition qui a évolué au fil des ans. Au départ, c’était sur les sculpteurs francophones, puis elle s’est concentrée sur Suzor-Coté. », dit-elle. Il faut dire que la collection Weir sur l’artiste est la plus importante en dehors du Québec. Perpétuellement en mouvement, cette exposition va continuer à s’étoffer et accueillera prochainement plusieurs peintures à l’huile du même auteur. Un succès.
Photo : Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, Je me souviens, 1924, Collection Samuel E. Weir