Mars est intimement lié à la langue française. Le 20 mars étant la Journée internationale de la francophonie, certains prolongent les activités et célébrations pendant toute une semaine alors que d’autres vont même jusqu’à parler de « Mois de la francophonie » pour marquer l’importance de cette langue internationale qui est au coeur de bien des cultures.

Nasr Beny et Anna Simiganoschi

C’est ainsi que le mardi 23 mars, Sofifran soulignait la Francophonie à sa façon, ou plutôt à la façon de Saïd Ben, directeur artistique de l’organisme. Spécialisé dans le théâtre, Saïd Ben a misé sur ce médium pour concocter un spectacle d’une demi-heure présenté en ligne. « Nous sommes un peu limité par le virtuel mais nous essayons d’aller vers les gens en leur proposant des thèmes qui les intéressent et qui les interpellent », a commenté l’artiste après la représentation. Le directeur artistique de Sofifran n’est certes pas un débutant en la matière et il a d’ailleurs récemment remporté le prix du meilleur acteur de soutien au Melbourne WebFest pour son rôle dans Les Fleuristes, une série présentée l’an dernier sur Unis.

Saïd Ben dans le rôle d’un ouvrier désabusé

De quoi était donc fait ce spectacle? De trois sketchs d’une dizaine de minutes chacun qui transportaient le public dans des contextes tout à fait différents mais chaque fois avec une pointe d’humour grinçant et un message en filigrane.

Le premier mettait en scène Justine Gogoua, artiste multidisciplinaire bien connue dans la région, qui interprétait une vendeuse de poisson africaine parlant de son vécu et de ses misères. La deuxième saynète réunissait Anna Simiganoschi et Nasr Beny dans le rôle d’un couple las et empêtré dans une conversation absurde. La troisième mise en scène plaçait Saïd Ben – auteur des trois oeuvres – dans la peau d’un ouvrier ayant perdu à la fois son emploi et ses illusions sur la société et ses institutions.

Pour ceux qui n’ont pu y assister, le spectacle peut toujours être visionné sur les comptes Facebook et YouTube de Sofifran.

Ce rendez-vous virtuel a aussi été l’occasion pour Fété Kimpiobi, directrice générale de l’organisme, de s’entretenir quelque peu avec les internautes. L’équipe de Sofifran songe à des formules qui permettraient à la communauté de s’initier au théâtre, quitte à ce que le web remplace la scène. En dépit des contraintes techniques, l’organisme conserve donc sa volonté de donner un espace d’expression aux artistes professionnels et amateurs.

 

PHOTO – Justine Gogoua