Avec, en moyenne, moins d’une centaine de nouveaux cas par jour, l’Ontario ne s’en tire pas trop mal dans sa lutte contre le coronavirus. Or, le nouvel environnement socioéconomique créé par la pandémie perdurera sans doute au-delà de la propagation du virus, entre autres à Hamilton, où le nombre de nouveaux cas quotidiens a d’ailleurs recommencé à augmenter au cours du mois d’août.

En effet, alors que ce nombre était d’un ou deux en juillet, il a tourné autour de quatre ou cinq pendant une bonne partie d’août. Ce sont là de bien petits chiffres pour une ville dont la population approche les 600 000 personnes et qui s’en est très bien sortie jusqu’à maintenant si l’on compare ses statistiques relatives aux infections et aux décès avec celles de l’ensemble de la province. Cela dit, cette modeste augmentation pourrait aussi être annonciatrice d’une tendance lourde.

Le déconfinement, en multipliant les contacts entre individus, y est certainement pour quelque chose, mais la lassitude aussi. Nombreux sont ceux qui en ont assez de ces mesures tatillonnes, en particulier le port d’un masque étouffant, obligatoire à Hamilton depuis le 20 juillet dans les lieux publics clos, et qui en plus est exigé dans une foule de lieux de travail et de commerces. Ces personnes ne seront pas au bout de leur peine considérant que tous, politiciens et administrateurs de toutes sortes, misent sur la prévention pour ne pas se retrouver accusés d’être responsables d’une éclosion.

Qui plus est, le 13 août, un règlement édicté par la Ville de Hamilton a pris effet et prévoit des amendes de 500 $ pour ceux qui ne respectent pas une distance de deux mètres avec les autres lorsque les circonstances l’exigent. Cependant, il est entendu que la police misera davantage sur le dialogue et ne pénalisera que les récalcitrants.

Payer les conséquences économiques de la crise sera sans aucun doute ce qui demeurera le plus longtemps une fois celle-ci passée. D’ailleurs, au milieu du mois, Hamilton s’est fait remettre près de 45 millions $ des gouvernements provincial et fédéral afin de lui éviter un important manque à gagner occasionné par la pandémie.

Cette ville est loin d’être la seule dans cette situation : c’est le monde municipal dans son ensemble qui crie famine de la même manière. À Hamilton, il est entendu que la pandémie a déjà coûté plus de 60 millions $ à la municipalité et, tout dépendant de l’évolution de la situation, cette somme pourrait, dans le pire des cas, doubler d’ici à décembre.

La conjoncture, tant sur les plans individuel que collectif, reste donc incertaine et que la réaction des autorités politiques et sanitaires soit exagérée ou pas, les citoyens ordinaires n’ont guère de choix que de s’y plier.

PHOTO – Porter le masque dans l’autobus est une obligation à laquelle tous et chacun ont dû s’habituer.